La recommandation de Timo
Pour ce mois de septembre, je vous propose de vous jeter sur Night Eaters. Ce comics est la nouvelle collaboration entre l’autrice Marjorie Liu et la dessinatrice Sana Takeda, les créatrices du banger qu’est Monstress. En plus, mes partenaires de BDfugue vous offrent un ex-libris si vous l’achetez via ce lien. Cool, non ?
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Ça y est ! Kingsman: The Golden Circle est sorti au cinéma depuis une semaine, l’occasion de vous partager ce qu’on en a pensé ici, à l’Univers des Comics ! Autant tuer le suspense tout de suite : c’est un bon film, qui tient ses promesses ! Mais est-ce un aussi bon film que le premier volet ? Pas certain. Pour les explications, continuez la lecture de cette review !
Parler du second volet est impossible sans avoir abordé le premier. Pour faire court, le premier film nous présente Eggsy, jeune banlieusard anglais vivant dans une cité ouvrière britannique typique, avec ses logements sociaux décatis. Bagarreur et magouilleur, il a toutefois un très bon fond et est un homme de principes, ce qui lui permettra d’être remarqué par son futur mentor suite à une altercation, membre du Kingsman.
Le Kingsman ? Il s’agit d’une agence top secrète réunissant les meilleurs super-espions du Royaume-Uni, aptes à s’opposer aux pires menaces. A partir de ce moment, le film suit le jeune Eggsy dans sa formation, de gentleman espion et son plan pour sauver le monde, laissant à son mentor, l’agent Galahad, le soin de mener l’enquête en première partie de film.
Celui-ci se termine avec l’intégration formelle de Eggsy au sein du Kingsman, la reconnaissance de ses talents, de ses valeurs et de ses méthodes pas toujours orthodoxes, mais diablement efficaces. Le film se termine sur un message plutôt sympa, énonçant que l’origine sociale, la manière de s’habiller ou de s’exprimer comptent peu dans ce qui fait le gentleman, et qu’il faut plutôt chercher du côté de l’intégrité morale et des valeurs pour les remarquer.
Le film se basait sur deux éléments ayant fait son succès : son humour et son action. Et souvent, les deux étaient liés. C’était très drôle et très divertissant, le tout émaillé de références culturelles plutôt bien trouvées. Ce cocktail était très bien dosé, nous permettant de suivre l’évolution d’un jeune Eggsy passant du survet’ au costume trois pièces, tout en restant résolument lui-même.
Le second opus reprend assez peu de temps après les événements du premier et va vite confronter Eggsy à une nouvelle menace qui aura tôt fait de le couper de toutes ressources au Royaume-Uni, le poussant à se tourner vers les cousins ricains du Kingsman, les agents du Statesman, portés sur les vêtements en jeans, la bouteille et les chapeaux de cow-boy. Avec ses nouveaux alliés, il tentera de contrecarrer les plans de la méchante du film (et à encore une fois sauver le monde).
Alors, l’humour est toujours présent, et généralement bien dosé. Tout comme l’action qui nous offre quelques scènes dantesques, notamment vers la fin, inoubliables. Mais l’intrigue n’a rien de neuf, et son déroulement est directement pompé du premier Kingsman, parfois en moins bien.
Je parlais du méchant de cet épisode un peu plus haut. Prenons-la pour exemple ! C’est un bon personnage, plutôt bien écrit, où les effets de décalage entre l’univers nostalgique dans lequel elle s’enferme et son plan délirant marchent très bien. Mais, comparée à son prédécesseur, elle a bien du mal à tenir la comparaison. Il crevait l’écran, avait un petit quelque chose le faisant ressortir, tandis que cette méchante semble obligée de devoir rester dans son décor pour garder son relief.
Quant à la construction de l’intrigue elle reste la même, il suffit de voir comment son déroulement et son dénouement téléphonés sont agencés : on est encore face à un méchant voulant utiliser des produits de « consommation courante » pour contrôler le monde et le plier à sa volonté. Si le premier méchant agissait dans une visée plutôt radicale mais altruiste d’un certain point de vue, la seconde cherche juste à tirer un profit, la structure narrative de base restant la même. Et c’est comme ça pour tout le film : on raconte la même histoire avec des pièces de puzzle un peu différentes.
Autre point symptomatique : Eggsy ne connait pas d’évolution de personnage significative. Hormis un heureux événement en toute fin de film somme toute secondaire, notre banlieusard favori reste du début à la fin ce valeureux agent du Kingsman mêlant avec brio la classe et le swag, alors que dans le premier il avait dû se dépasser pour devenir agent secret.
Jusqu’à présent, j’ai été sévère avec la manière de raconter l’histoire et de la mettre en scène. Mais je dois aussi rendre justice à ce film sur un point : il gère très bien les clins d’œil au premier ! Le premier tiers du film rappelle bien les éléments et permet à qui ne connait pas la série de situer les différents personnages et le contexte. Et pour ceux qui connaissent, les références comme les unes du Sun au mur vont faire mouche !
Parlons maintenant de l’esthétique générale et des effets spéciaux. Si le premier combat est un peu difficile à lire, surtout au début avec sa débauche de cascades et d’effets spéciaux, le reste du film est un sans-faute. Soit les effets se veulent réalistes et on y croit, soit ils donnent dans le démesuré et… on y croit aussi, d’un côté par ce que l’on sait que c’est cohérent avec l’univers et parce que c’est bien foutu !
Passons maintenant aux acteurs et à leur jeu… qui est excellent. Les acteurs jouent bien, arrivent à camper correctement leurs personnages. Mark Strong, qui incarne Merlin est même surprenant : alors qu’il jouait dans le premier film un rôle plutôt étiqueté « Jarvis » (comprendre une aide ponctuelle et neutre) il devient dans ce film un personnage à part entière, qui se dévoile à la surprise de ses compagnons. Mon seul regret est de n’avoir pu voir le film qu’en VF, ce qui fait que je n’ai pas pu juger en anglais des accents des gars du Statesman.
Quant aux costumes, ils sont très bien choisis, et suffisent à eux seuls à pouvoir distinguer le Kingsman de ses cousins américains, non seulement d’un point de vue vestimentaire, mais aussi de mentalité. Là où les espions britanniques se baladent dans des costumes d’aristocrates un peu guindés coûtant les yeux de la tête, ceux du Statesman sont simples, robustes et pratiques, comme les bons cowboys au penchant pour la boisson qu’ils sont ! Leurs gadgets et armements respectifs continuent d’appuyer cette distinction.
Au final, on a un très bon film, regorgeant de bons éléments. C’est joli, c’est drôle, les clins d’œil sont bien amenés, les personnages sont bien campés, les costumes collent avec leurs manières d’être et les combats sont bien chorégraphiés. Le cahier des charges est rempli : c’est ce que j’attendais principalement d’un film Kingsman. Mais il pêche par son histoire qui n’apporte rien de neuf et qui ne fait pas fondamentalement progresser les personnages. C’est d’une certaine manière le syndrome de la suite qui se contente de répéter le premier volet parce que ça avait bien marché, au lieu d’amener une progression dans l’intrigue. Et c’est tellement dommage. On était à ça de lancer une saga dantesque sortie de nulle part à même de tailler une place dans l’imaginaire collectif et… on a juste une suite très sympa.
Honnêtement, allez le voir, je vous le conseille. Le film reste un très agréable moment et vous ne serez pas déçus en tant que tel. Mais si vous vous attendiez à la suite qui irait encore plus loin que le volet original, autant que vous le sachiez, ce n’est pas le cas.
Reste à voir ce que le troisième volet nous réserve. Je crains que ce soit juste une suite qui reprend la structure narrative du premier. Mais attendons voir ce que l’avenir nous réserve, et j’espère bien être surpris !
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