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REVIEW SANS SPOILER : Gotham, la troisième saison

Une saison trois où l’immersion dans une intrigue captivante est parfois gâchée par des effets visuels au rabais.

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Gotham saison 3, c’est fini. A peine les émotions du double épisode de clôture passées, il est temps de revenir sur ce volet au rythme de diffusion aléatoire. Que vaut donc cette troisième saison ? Entre fil conducteur et intrigues secondaires agréables à suivre et défauts visuels brisant l’immersion, faisons le point !

Mais avant toute chose, petite confession : j’ai regardé les trois saisons de Gotham d’une traite, pour terminer avec le double-épisode dans les temps. Et au début, j’étais assez dubitatif. J’avais du mal à rentrer dedans, jusqu’à ce que je réalise au milieu de la première saison que Gotham s’inscrit dans le pulp décomplexé !

Vous savez, ces magazines à bas prix qui publiaient des histoires policières, de SF et d’horreur durant la première moitié du siècle dernier ! Eh bien, à y regarder de plus près, c’est Gotham tout craché : des histoires mêlant policier, horreur et SF, le tout mâtiné de roman noir, avec de grands renforts de yolo, de blagues pouvant faire sauter le quatrième mur et quelques petites touches de kitch : j’adore !

Si le déroulement normal de l’intrigue ne bouge pas tellement et reprend moult éléments des saisons précédentes, la narration a petit à petit évolué d’un style épisodique vers quelque chose de plus suivi, faisant se croiser personnages et enjeux nouveaux ou tirés d’arcs des saisons un et deux, tout en assurant le suivi d’un fil rouge plus mis en avant, ce qui donne au final un canevas dense, mais encore lisible. Et bon point pour Gotham, le pulp décomplexé est toujours au rendez-vous !

Le fil conducteur de cette saison met en avant un personnage relativement secondaire de l’univers Batman, et fait revenir un ennemi incontournable, mais que pour quelques épisodes : j’apprécie la prise de risque créatif. Les sous-intrigues, qu’elles concernent ou non la mafia de Gotham, sont bien écrites.

Au niveau développement des personnages, mention spéciale pour Cobblepot et Nygma qui s’en sortent encore une fois haut la main : les aventures et déboires du premier restent fascinants à suivre et la manière dont le second évolue est captivante. Bullock quant à lui m’est de plus en plus sympathique. En revanche, si Bruce évolue aussi beaucoup, ça a été amené de manière trop brusque à mon goût. Dommage.

Vous l’aurez compris : niveau intrigue et narration, je suis globalement conquis ! Passons maintenant l’aspect visuel où les choses sont plus contrastées.

J’aime bien le côté rétro de la série, comme par exemple l’aspect « gothique » de certains décors bâtiments, comme le commissariat. Idem pour les costumes, que j’ai aimé, qu’ils soient kitch ou bien designés. Mais ce qui touche à l’ambiance est plutôt bâclé.

Si les décors font l’affaire, certains effets de mise en scène sautent aux yeux, et sortent de l’intrigue. Je pense notamment à un passage dans la brume… où on se rend compte de manière flagrante que cette dernière est due à un fumigène placé derrière un arbre, lui-même en évidence dans le champ (manque plus qu’on entende en hors-champ l’assistant réalisateur qui crie « action ! »…) !

Concernant les costumes, comme dit plus haut, le bon côtoie le médiocre. Si niveau stylistique l’ensemble tient la route (on se situe sur une échelle allant de l’acceptable à l’inspiré), les finitions sont en revanche bâclées. Je pense au costume d’un super-vilain, classe, qui en jette, mais dont l’arme, de scène en scène s’abime… parce que c’est un accessoire de mauvaise qualité !

Point qui m’a énormément fait grincer des dents : les maquillages des épisodes 13 et 14 : un même personnage (qui -j’espère- aura probablement un rôle plus déterminant important dans les saisons à venir) apparait grimé de trois façons différentes, son visage subissant de grandes modifications. La première apparition est catastrophique ! Le maquillage ? Du tissu maintenu par des bandages ! La seconde apparition rehausse le niveau avec quelque chose de pas très spectaculaire, mais qui a le mérite d’être réussi. Mais la dernière version de ces mêmes modifications ne ressemble à rien ! Un travail aussi contrasté, mais surtout inégal est selon moi intolérable sur deux épisodes de fin de première partie de saison ! Je crois que j’aurais encore préféré une qualité médiocre constant mais à laquelle on se serait résigné que ces trois écarts qui sortent chacun de l’intrigue.

Enfin, cette saison est émaillée de nombreux faux-raccords qui, s’ils ne font pas forcément sortir de l’intrigue, font tiquer. Rien d’aussi scandaleux que ce dont j’ai déjà parlé, mais ça reste désagréable et empêche de pleinement profiter de certaines scènes pourtant bien écrites.

En définitive, j’ai beaucoup aimé cette saison. Mais si le fond était génial, la forme quant à elle a un bilan bien plus mitigé, en dents de scie. J’imagine que les déboires et interrogations ne sont pas étrangers à ces variations, mais elles desservent l’ensemble. Si je suis plutôt confiant pour l’évolution des intrigues et personnages, je me pose des questions quant au soin donné à l’immersion visuelle. De grosses améliorations doivent être faites, sans quoi Gotham risquerait de se trainer une réputation de série au visuel cheap… ce qui ne ferait que la desservir alors qu’intrigue et narration valent clairement la peine.

Affaire à suivre, cet automne sur la Fox !

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