La nouvelle édition à avoir dans sa bibliothèque !
Urban Comics sortent ce mois-ci des éditions de luxe de trois de leurs comics DC ! S’il y en a un à ajouter sa bibliothèque, sans aucune doute, c’est l’iconique Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons !
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Voici enfin les premières impressions de The Gifted, la nouvelle série liée à l’univers des X-Men. Attention, il se peut que le verdict soit aussi sévère que le manque d’audience de la saga.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore le concept, The Gifted n’est aucunement lié aux films X-Men. Il s’agit d’une nouvelle ligne temporelle, qui aborde sa première saison sous un angle original. Bien qu’ils soient régulièrement cités, pas d’institut Charles Xavier et pas de Brotherhood. Nous suivrons la famille Strucker, dont les parents ont découvert la mutation de leurs enfants. Le gouvernement américain se montrant très hostile avec tout porteur du gène X, les Strucker chercheront de l’aide auprès de l’Underground, un groupe de rebelles mutants.
L’idée était à l’origine prometteuse, il est assez rare dans le comic book original de voir une famille rester unie, après la découverte d’une mutation. D’ordinaire, lorsqu’un parent découvre que ses enfants sont dotés de super pouvoirs, ils l’inscrivent aussitôt à l’institut Xavier. De plus, le concept de famille fugitive peut donner une certaine dynamique à la série.Tout spectacteur, en entendant le terme “fugitif”, pensera aussitôt à des scènes nourries d’adrénaline et de suspense (course poursuite, action, infiltration….). Autre point, pouvant pousser à voir la série, les personnages sont loin d’être les plus connus de la saga. Combien de fois a-t-on vu Wolverine, Cyclopes, Storm ? …La plupart ont peu, ou pas encore, été adaptés à l’ecran et c’est une bonne façon de découvrir plus en profondeur l’univers de la bande dessinée.
Depuis leur premier numéro, les X-Men ont toujours plus ou moins reflété les minorités persécutées, et The Gifted joue sur cette dimension. On trouve chez les mutants une grande variété ethnique, un peu moins présente dans l’autorité gouvernementale (notamment dans les hautes sphères). Le sujet de la discrimination sera toujours exploitable dans cet univers, surtout en soulignant le parallèle avec l’histoire des États-Unis, regorgeant de toutes formes de ségrégations. Certaines scènes peuvent rappeler la chasse aux sorcières durant la guerre froide, ou tout simplement la chasse aux “vraies” sorcières de Salem, il y aura même une allusion très assumée au ku klux klan. Cependant, il est malheureux de voir une série au thème aussi mature, abordée de façon aussi superficielle.
Les différences ethniques n’ont pu empêcher une certaine redondance au niveau du casting. En effet, la plupart des acteurs ont tous des physiques trop jeunes et parfaits. Si un personnage semble dépasser la cinquantaine, il y a de fortes chances qu’il soit du côté des méchants, et apparament toute personne un peu gironde a été refoulée au casting. Ce manque de diversité physique entraîne un problème de crédibilité pour certains rôles. Par exemple, le personnage de John Proudstar est un ancien militaire, devenu leader de l’Underground. Autrement dit, un homme qui en a bavé avec de la sagesse et de l’expérience. Seulement, le physique de cheependale de Blair Redford (bien qu’il ne soit pas particulièrement mauvais acteur) nous empêche de croire en son interprétation de Thunderbird.
On retrouvera également ce soucis de cohérence, en plus d’un manque de profondeur, dans la famille Strucker. En effet, le physique des parents, interprétés par Stephen Moyer et Amy Acker, nous donne plus l’impression qu’ils sont les grands frères et soeurs de Lauren et Andy, plutôt que leurs père et mère. De plus, les personnages forment une famille parfaite, à la limite de la caricature: le père est avocat, la mère est médecin, la fille est la jolie blonde du lycée et le garçon est un renfermé mal dans sa peau. Au départ, cette perfection était plutôt justifiée, car la chute pour les parents Strucker n’en est que plus dure (en particulier pour Reed dont le métier concerne les affaires mutantes). Initialement, Reed et Caitlin regardaient les mutants de haut, et finalement se retrouvent comme eux, pourchassés par le gouvernement. Les personnages auraient pu tenir la route sur le format d’un long-métrage, mais au bout de quelques épisodes, bien que les scénaristes s’efforcent de nourrir leur histoire, on finit par se désintéresser des protagonistes.
L’intrigue, dans l’ensemble, reste assez prévisible. Le côté “adrénaline” que laissait espérer le concept est très peu présent et certains effets visuels, du niveau de Mortal Kombat avec Christophe Lambert, ne jouent pas en la faveur des scènes d’action. Le tout reste entrecoupé par des conflits d’amourette pour adolescente adepte de Twilight. Ce qui nous donne plus la sensation d’assister aux “Mutants de la télé-réalité”, qu’à une véritable histoire de rébellion.
Dernier point, chaque réadaptation de licence impose un style ou une esthétique bien définie. Si on prend l’exemple de Batman, chaque réalisateur avait “sa patte”, même si certains volets étaient particulièrement mauvais (au hasard, Joel Schumacher). The Gifted nous a été vendue comme une nouvelle version de l’univers X-Men, seulement ni l’esthétique ni le style de la série ne se détachent de ses prédécesseurs. On pourrait très bien relier les films à la série. D’ailleurs le pilote a été réalisé par Bryan Singer (qui a plusieurs films X-Men à son actif), forcément, il sera difficile de nous donner une adaptation neuve de cet univers en gardant le même réalisateur. On peut, dans ce cas ,se poser la question : La FOX nous aurait-elle induite en erreur, et prévoit-elle de relier la série aux long-métrages ?
The Gifted a déjà prévu sa deuxième saison, avec une amorce sur le Hellfire Club. Mais dans une ère où les série de qualité envahissent nos écrans, à tel point que les téléspectateurs ne savent plus laquelle choisir, cette saga va devoir faire preuve d’imagination si elle veut survivre au monde cruel et compétitif du petit écran.
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