L'Univers des Comics

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CRISIS OF INFINITE REBOOTS: Zero Hour

From crossover to reboot

La recommandation de Timo

Le mois de décembre est souvent synonyme de fêtes de fin d’année et, pour ce mois particulier, je ne peux que vous recommander The Marvel Nightmare Art of Peach MomokoQue ce soit pour l’offrir à quelqu’un ou se l’offrir soi-même, cet ouvrage qui regroupe de multiples dessins de la dessinatrice Peach Momoko en mettra plein les yeux !

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En 1994, à peine une décennie après l’excellentissime table rase que fut Crisis on Infinite Earths, l’Univers DC a sombré dans une bataille d’égo où chaque auteur, éditeur et créateur a tenté d’instiller son grain de fantaisie et d’innovation. Entre les potentiels futurs les plus farfelus de nos héros et les ligne temporelles alternatives les plus dystopiennes, l’écurie du boy-scout en slip rouge a décidé qu’il était temps de remettre un peu d’ordre dans les événements. 

Tous ces écarts de conduite dans la chronologie des événements ont un point commun : le Timestream

Bienvenue à toi, lecteur. Je serai ton hôte tout au long de cette chronique. Accompagné de mes compagnons de toujours, Pariah et Uatu, nous vous présentons chaque mois -avec un sérieux relatif et une sérieuse tendance à la digression- les events les plus marquants de l’histoire de la Maison des Idées et de sa meilleure ennemie, DC Comics. Cette chronique s’appelle…

IT’S THE FINAAAAAAL COUNTDOOOOOOOOOOWN
Pooloolooloo
Poooloo Loo Poopoo ! 

Uatu, sérieux. Je me creuse chaque mois pour trouver une introduction bien ficelée histoire qu’on arrête de nous prendre pour les bouffons du site et tu capotes tout à nouveau. Je te préférais en Mary-Jane (Vous ne savez pas de quoi on parle ? Lisez la chronique du mois passé dédiée à Superior Spider-Man !).

Franchement Uatu, je préfère revivre la fin du Multiverse une multiversitude
de fois plutôt que de t’écouter beugler sur du
Europe

Les gars, vous êtes pas bath* sérieux ! Je fais un effort pour être dans le thème.
Europe > Final Countdown > Fin de soirée > Quiche > Reboot > On recommence !

 

 

Je n’essaye même plus de te suivre Uatu, mais j’avoue que le coeur y est et que la chanson est de circonstance. Ceci est Crisis of Infinite Reboots et nous allons vous présenter Zero Hour: Crisis in Time

Let’s do the Timewarp again !

Avant de nous attaquer à la trame principale de Zero Hour, il est nécessaire de revenir un instant sur la plus grande tragédie de l’histoire de DC Comics. Nul n’est besoin de m’étendre sur l’événement, vous savez tous que je veux parler de…

De la fois où Superman a tourné un film pour adulte
avec Big Barda dans le dos de Mister Miracle (NDLR: Allez lire Action Comics #593) !
Tiens, voilà une photo du making-of. 

 

 

 

 

 

 

 

Uatu, tu me dégoutes. Non, il s’agit de la mort de Superman et de la destruction de Coast City. Durant Death of Superman, Coast City -la ville de Hal Jordan– et ses sept millions d’habitants fut entièrement détruite par Mongul. La destruction de la métropole a eu un impact sur la santé mentale du Gardien d’Emeraude qui sombrera dans une lente folie. Sous l’influence de l’entité émotionnelle jaune nommée Parallax, Hal Jordan -tel le jeune Anakin en son temps- a liquidé la plupart des Green Lanterns dans le but d’absorber l’énergie de la Batterie Centrale. Son objectif ? Devenir assez puissant que pour réécrire l’histoire. C’est sous une nouvelle identité, prénommée tout naturellement Parallax, que le gardien du secteur 2814 sème désormais la terreur.

Cette obsession pour la réécriture de l’histoire n’est pas sans rappeler les multiples tentatives de DC Comics pour rectifier le tir sur certains événements jugés trop drastiques. Nous avons mentionner the mother of all reboots, Crisis on Infinite Earths, plus tôt dans cette chronique et nous allons découvrir que, dix ans plus tard, les éditeurs n’ont toujours rien compris à la chronologie.

Remettre les pendules à l’heure. 

La promesse de Zero Hour fait d’ailleurs écho à celle de CoIE: si le second annonçait un coup de balai cosmique sur les mondes parallèles qui foisonnaient, Zero Hour a quant à lui pour mission de remettre de l’ordre dans les lignes temporelles inconsistantes de l’Univers DC. 

Cet event est une opportunité pour DC de résoudre de nombreuses incohérences laissées pour compte dans CoIE. Les ramifications desdites incohérences ont plongé les lecteurs de l’époque dans l’incompréhension la plus totale. Au sortir de Crisis on Infinite Earths, de nouvelles origines devaient être graduellement instaurées pour nos héros. Cependant, DC a continué de publier des histoires établies dans les anciennes timeline en parallèle au relaunch de ses personnages. Le personnage qui cristallise ces incohérences narratives est sans nul doute Hawkman. DC Comics a attendu 1989 -soit près de 3 ans après CoIE !- pour introduire la version Post-Crisis du personnage ce qui a entrainé, entre temps, de nombreuses histoires parallèles et une hausse de la vente de Dafalgan.

C’est sur le bureau du scénariste des stars et la star des scénaristes, Dan Jurgens, qu’a atterri le projet et la lourde tâche de réaligner les couloirs du temps, sans omettre les oeufs de caille.

NoooOOoOoOOoOOoOOoOooooOOOOon pas encore une annihilation
totale du Timestream! J’ai menti plus haut, je suis même prêt à écouter Uatu
reprendre Seal ! Chiche**, je veux bien même chanter 
Kiss From a Rose en duo avec lui ! 

 

 

Relax Pariah, je sais que tous ces events ont la fâcheuse tendance à provoquer des crises de PTSD mais c’est pour un mieux !

L’angoisse de la page blanche

Le récit de Zero Hour débute lorsque différents personnages issus de réalités alternatives tels que Alpha Centurion, une version de Batgirl et Triumph font irruption dans la principale timeline de l’Univers DC. La confusion est générale et nos héros découvrent rapidement qu’une force étrangère et maligne “compresse” littéralement le temps. Une vague de “néant” surgit soudain depuis la fin des temps et efface des pans entiers de l’histoire.

La ressemblance avec les prémisses de Crisis on Infinite Earths est frappante. Dans le récit de 1986, des vagues d’antimatières détruisaient de manière identiques les terres parallèles. Ce n’est pas tout.

Le grand vilain de Zero Hour se nomme Extant et s’avère être une version de Hawk (du duo Hawk and Dove). Ce dernier aurait acquis des pouvoirs temporels lui permettant de semer le chaos dans les lignes du temps. Dans une scène très meta, ce dernier vieillira les membres de la Justice Society of America, leur ôtant cette étrange capacité à rester vert et jeune depuis les années ’40. Dans une certaine mesure, Extant répond aux attentes du lectorat, plaidant pour plus de plausibilité et de revitalisation des héros. Si l’on souhaite établir une seule et unique ligne temporelle, une certaine cohérence doit régner et ces héros de l’Age d’Or du comics doivent paraître plus âgés que la Nouvelle Garde.

Toutefois, tel un bon twist à la Scooby-Doo, nos héros découvriront que sous le masque d’Extant se cache… Hal Jordan/Parallax, bien décidé à remodeler le cours de l’histoire. Rongé par la culpabilité et la peine d’avoir décimé ses amis Lanterns. Dans un effort collectif, nos héros réussissent à arrêter Parallax mais ne peuvent empêcher la création d’un nouvel univers où toutes les lignes temporelles convergent pour ne faire plus qu’une.

Dans un effort de cohérence et de cohésion temporelle, DC Comics a publié dans le dernier numéro de Zero Hour, une timeline officielle reprenant tous les événements majeurs de cette nouvelle Timeline. Même si des dates furent citées pour situer historiquement des héros tels que ceux de la JSA, l’écurie a préféré rester floue quant à ses plus grands personnages, situant leurs premières aventures “10 ans auparavant”. Cette stratégie leur permettait de garder une relative flexibilité quant à la kyrielle d’aventures qu’ont vécu nos héros.

Cependant, nous découvrirons que ce reboot n’a pas résolu tous les soucis chronologiques et les incohérences narratives, pire, il en a créé de nouveaux.

Less is more : comment Zero Hour a-t-il embrouillé les lecteurs ?

DC Comics a littéralement remis les compteurs à zéro et a relancé toutes ses séries au #0. C’était pour eux l’occasion de raconter -ou de mettre au clair- les origines de tous les personnages. Pour la plupart, la numérotation a repris son cours, pour d’autres c’était le début de nouvelles aventures. De nombreuses séries régulières prirent une toute nouvelle tournure: une nouvelle équipe pour la JLA, l’arrivée de Connor Hawke dans la vie de Oliver Queen, Guy “Warrior” Gardner se découvre une ascendance extra-terrestre qui lui confère de nouveaux pouvoirs, …

Zero Hour a également figé dans la roche des événements clés pour la Bat Family. Dans cette ligne temporelle, Bruce n’a jamais fait face à Jack Napier euh… Joe Chill, le meurtrier de ses parents (le récit Batman: Year Two est désormais hors continuité), Catwoman n’est plus une prostituée et vit dans les bas-fonds de Gotham City, Dick Grayson est officiellement et légalement adopté par Bruce, …

Cependant, ce reboot est problématique pour le lecteur assidu. Dans la timeline officielle de Zero Hour #0, nous apprenons que l’événement Armageddon a eu lieu. Le soucis ? Cette histoire implique de nombreuses histoires ayant lieu dans des lignes temporelle à présent disparues. Matrix Supergirl est toujours en vie, alors que son existence même requière l’existence d’une autre ligne du temps. Pire encore, le titre “Who is Hawkman?“, sensé clarifier l’identité de Katar Hol/Carter Hall l’a rendu plus trouble encore, transformant le thanagarien en Dieu vivant.

Consciente d’avoir un peu foiré, DC s’en est sortie avec une pirouette et la création du concept d’Hypertemps, une variante du concept de Multiverse présent… avant Crisis on Infinite Earths ! Cette décision n’a évidemment pas tenu le coup et en 2005, Geoff Johns (encore et toujours lui) a dézingué tout ce beau bordel dans Infinite Crisis. 

Je suis donc voué à cette existence de témoin impuissant
face à la destruction éternelle et infinie des univers que j’observe…

I feel you bro’, allez vient j’ai acheté Singstar: Abba
Tu vas voir Morray***, ça va te remonter le moral. 

 

 

 

 

 

*L’auteur ne cautionne pas l’utilisation de cette expression “cool” dans les années ’60 dont personne n’a jamais entendu parler.
** Celle-là non plus.
*** Bon, on va lui laisser cette expression là.

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