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REVIEW SANS SPOILER: Gotham, la quatrième saison

Une excellente quatrième saison, mais qui souffre un peu d'inégalités

La recommandation de Timo

Pour ce mois de novembre, je vous propose d’ajouter à votre collection le troisième volet du Mythe de l’Ossuaire, l’univers partagé d’horreur rurale par excellence ! Ce nouvel opus, toujours par Jeff Lemire et Andrea Sorrentino, s’intitule Les Résidents et c’est toujours aussi bon !

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La quatrième saison de Gotham s’est achevée la semaine dernière, dans un grand feu d’artifice, l’occasion pour revenir ici, à l’Univers des Comics, sur une série qui a réussi petit à petit à faire son trou et à fidéliser une fanbase solide, au point de décrocher prochainement ses lettres de noblesses et de pouvoir être syndicalisée pour son ultime saison.

Mais avant de parler de l’avenir, revenons sur la saison qui vient de s’écouler. Ne faisons pas durer inutilement le suspense : cette saison est très bonne, meilleure même que la précédente, bien qu’inégale sur quelques aspects.

Commençons par les points négatifs : si les deux demi-saisons donnent un ensemble bon, les onze premiers épisodes, bien que tout à fait corrects, sont plusieurs crans en dessous de la seconde, qui est pour sa part une véritable claque.

Entendons-nous bien : cette première moitié est en soi tout à fait satisfaisante, et elle est nécessaire pour amener à la seconde, on ne pourrait ni ne voudrait s’en passer. Mais comparée à la première, elle souffre de plusieurs défauts : l’introduction de nouveaux personnages fait l’effet de soufflés qui retombent mollement ou alors génère de grosses frustrations une fois arrivés à la mi-saison.

Aussi, la montée en puissance de Bruce qui nous avait été vendue comme l’élément principal de la saison prend beaucoup de temps à arriver, pour finalement advenir dans la seconde moitié de saison. A ce compte là, pourquoi nous avoir fait des affiches en tout sens montrant Bruce en tenue de proto-Batman ?

Un autre point négatif concerne les personnages se croisant au gré des diverses intrigues : le sentiment que certains d’entre eux sont sous-exploités ou n’apparaissant que quelques épisodes juste pour le fan service est assez fort : sur l’ensemble seuls les “habituels” occupent tout l’écran, ceux n’étant apparu que cette saison ou la précédente se limitent parfois à juste faire de la figuration.

Une autre remarque en passant : la saison souffre de quelques fautes de style ou de goût, en particulier en tout début de saison quand Jim va chercher des alliés hors de Gotham. Vouloir faire une ambiance à l’italienne alors que l’endroit visité ressemble à une villa à Miami Beach et avoir un majordome qui souhaitent la bienvenue en espagnol alors qu’il travaille dans un cadre italophone, comment dire ? Ça fait scène tournée et bouclée à la va-vite sans réfléchir à quelques éléments basiques.

Enfin, et en lien direct, les personnages sont assez inégaux. Le niveau de jeu se situe certes en moyenne entre correct et très bon, mais les inégalités se font parfois sentir. Heureusement, dans la mesure où tout ce petit monde ne se croise pas si souvent et que chacun passe le gros de son temps à poursuivre son intrigue dans son coin, ça ne saute somme toute pas tant aux yeux que ça.

Maintenant que nous avons abordé les quelques points négatifs, nous pouvons aborder les points positifs, et Dieu qu’ils sont nombreux et pèsent bien plus dans la balance, au point de pouvoir faire oublier certains des défauts listés ci-dessus !

Commençons avec un point qui avait été soulevé dans la review de la saison 3 et qui s’est nettement amélioré ici : les effets spéciaux. Autant durant la dernière saison ils pouvaient faire grincer des dents face à la médiocre qualité de certains d’entre eux, autant là, le niveau global s’est nettement amélioré. Bon, il y a encore quelques ratés ci et là, comme une séquence dans une ambulance où le compartiment conducteur semble être fait en effets de synthèse très cheapos, autant d’autres effets, notamment végétaux, sont bien plus réussis, pour atteindre une qualité encore inégalée dans la série !

D’ailleurs, quitte à parler des effets spéciaux, parlons de la mise en scène, bien mieux travaillée que dans les autres saisons, et encore plus, des jeux de lumière, projection, qui en fin de saison, atteignent un excellent niveau ! Changement de chef opérateur ? Tentative de nouvelles expériences de la part de l’équipe habituelle ? Aucune idée. Mais le résultat en vaut la peine !

Vient ensuite l’écriture, surtout en seconde partie de saison qui est excellente : si la première partie se laisse regarder, il est impossible de se détacher de la seconde, qui pourrait être vue d’une traite ! L’écriture est excellente et la manière dont les interactions entre les sous-intrigues sont menées est exemplaire !

Un exemple parmi tant d’autres est le dernier épisode de la saison. Alors que la narration pourrait s’arrêter à l’avant dernier épisode, nos héros ayant réglé une situation sous haute tension et profitant du plaisir procuré par le sentiment du devoir accompli, se retrouvent face à un ultime retournement de situation qui aura de lourdes conséquences.

Alors que le cliffhanger pour le cliffhanger peut parfois être redondant et à la longue fatiguant, cette saison le gère assez bien pour l’amener au moment où il tombe le mieux !

Point bonus : l’humour. Si la série n’a pas de vocation humoristique, celui-ci reste toutefois bien géré et amené, soit pour faire le liant entre deux intrigues, souligner les rapports parfois ambigus entre personnages ou simplement pour apporter un peu de respiration dans les scènes denses en tension et enjeux, ce qui est toujours bienvenu.

Enfin, la situation dans laquelle se trouve la ville, le contexte mis en place pour l’ultime saison est excitant : que va-t-il bien pouvoir se passer ? Là où la série pouvait parfois faire des répétitions d’une saison à l’autre (dans le genre “Bruce va enfin affronter sa destinée – mais pas tout de suite”), il semble qu’enfin les choses vont prendre une autre tournure, nous menant une fois pour toute vers ce qui nous est vendu depuis le début !

Une ombre vient assombrir le tableau : en ayant mis tant dans cette saison, la prochaine s’annonce comme un défi, qui ne pourra être bouclé par dessus le marché qu’en une douzaine d’épisodes ! Est-ce que les promesses faites seront tenues ? Est-ce que chacun des très nombreux personnages arrivera à trouver une place autrement que comme figurant et est-ce que l’intrigue sera toujours écrite avec autant de talent ? Nous l’espérons, et l’équipe derrière Gotham semble en être capable, mais le défi reste de taille !

Pour conclure cette review, nous pouvons dire que la quatrième saison de Gotham est excellente ! Malgré quelques défauts qui peuvent parfois faire tiquer, l’œuvre dans son ensemble est remarquable, et des progrès ont été faits, quand on compare à la saison précédente ! Ce qui avait commencé comme une petite série semblant surtout être là pour faire du fan service s’avère être au final une série qui à défaut de marquer l’histoire des adaptations de comics aura réussi à se faire prendre au sérieux.

Il ne reste plus qu’à attendre (avec impatience !) ce que l’avenir nous réserve avec la cinquième (et dernière) saison de Gotham et son prétendu “reboot” ! Si nous ne disposons pas encore des informations relatives à sa diffusion, nous pouvons en revanche vous assurer qu’à l’Univers des Comics, nous suivrons tout l’actualité relative à Gotham et vous ferons part des informations dès qu’elles tomberont, afin que vous ne ratiez aucune miette de ce que sera le chapitre final de cette longue histoire qui aura vu Bruce Wayne dévasté par la mort de ses parents devenir petit à petit Batman, le justicier masqué devenu icône de la pop culture !

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