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REVIEW SANS SPOILER: Legion, la deuxième saison

(psych)analyse de la seconde saison, garantie sans lapsus révélateur !

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La deuxième saison de Legion s’est achevée la semaine dernière. Après une semaine de repos pour vous laisser digérer ce nouveau chapitre des aventures de David Haller, il est temps de faire notre review afin que vous connaissiez l’avis de l’UDC !

Mais avant de vous parler de cette saison, revenons vite fait sur la précédente : vu que je n’en avais pas fait la review, un petit commentaire s’impose !

La première saison m’avait grandement impressionné et conquis. Déjà, le rapport densité d’événements/longueur de la série était tip top. Si j’étais au début dubitatif quant à le courte durée de la série, ces doutes ont vite été balayés. C’était du grand art : une intrigue très bien menée, allant du point A au point B, tout en ne perdant pas le spectateur, alors que les intrigues étaient parfois complexes.

L’esthétique était aussi très bonne : réalisme décalé, ambiance sixties/seventies alors qu’on est à l’époque contemporaine, les différentes ambiances, … toutes ces choses étaient bien amenées.

Un autre point très positif fut les références mobilisées et les clins d’œil toujours très bien amenés. Que ce soit au cinéma noir et blanc, à James Bond, aux films d’horreur, c’était à chaque fois très divertissant !

En lien avec les références et clins d’œils, je me dois aussi de parler de l’ambiance musicale qui était vraiment très bonne. Jamais Marvel n’avait sonné si rock et psyché à mes oreilles.

Enfin, les acteurs faisaient tous un très bon travail et étaient convaincants. Comme mon collègue Bastien, Jemaine Clement était excellent dans le rôle de Oliver Bird.

Partant sur cette base, je m’attendais à une claque pour cette seconde saison.

Et j’ai été déçu.

Entendons-nous bien, objectivement, ça tient la route : c’est de la très bonne facture, tous les éléments précédents sont toujours là, mais il y a comme un goût de “too much”, un peu comme si la série voulait se caricaturer.

Le plus gros problème selon moi tient à la longueur de cette saison. Je pense qu’un épisode en particulier aurait pu être supprimé, tandis que les autres peuvent parfois souffrir de longueurs. Et onze épisodes, à la fin ça peut devenir pénible. Je pense que huit épisodes (neuf à la rigueur) auraient été amplement suffisants.

Et en lien avec la longueur, il y a un autre gros souci : l’accumulation. La première saison avait réussi à trouver un équilibre subtil et pas forcément aisé entre la singularité de cet univers et son intelligibilité. Bien qu’excentrique/singulier, il ne perdait pas les gens en cours de route. Ici, j’ai la sensation que la série veut constamment m’attraper le bras en s’exclamant “regarde le dirigeant de la Division 3 ! Il est tellement singulier !” ou “regarde ce décor singulier, c’est tellement inattendu que c’est cool !”, sans parler du “t’as vu comment ils se déplacent ? C’est tellement décalé !”, et j’en passe. SI chacun de ces éléments pris un à un prêtent effectivement à sourire et font donc mouche, l’accumulation amène vite la saturation. Autant la saison précédente savait en mettre plein la vue tout en ménageant ses effets, autant là j’ai l’impression de faire face à un cahier des charges, où il y avait mille et une excentricités à caser sur les onze épisodes.

Un autre point qui m’est apparu comme une évidence vers le milieu de la série (avec l’épisode que je considère en trop), c’est le côté hommage constant à Stanley Kubrick, en particulier pour ce qui est des décors. Entendons nous bien : j’aime Kubrick, du plus profond de mon être. C’est un de mes réalisateurs préférés. Et sa manière de penser ses décors, les espaces et de travailler certains de ses plans est géniale. Et je suis toujours très heureux de voir des références à son œuvre dans d’autres médias. Mais quand on la sensation d’être par moments dans les décors d’un film de Kubrick qui n’aurait jamais été tourné, pas dans une œuvre originale.

Cependant, si je suis critique avec cette saison de Legion et son côté accumulateur compulsif de facéties en tous genres, je lui reconnais volontiers quelques effets, pas très nombreux, qui eux sont vraiment magistraux, en particulier dans le dernier épisode. Je n’en dis pas plus, mais les amateurs d’opéra rock devraient adorer ! Ces scènes éparses arrivent à nuancer une impression assez mitigée sur la cadre et les effets spéciaux.

Un petit mot sur la musique : sur ce point là, cette saison s’en sort aussi bien que sa grande sœur. Les morceaux choisis ont judicieusement été choisis et accompagnent l’action de manière naturelle. Que ce soit du classique, du rock, de la musique de clubbing, aucune ne sonne faux, et tout tombe au bon moment.

Parlons du scénario en lui-même. Je suis partagé sur ce point : d’un côté, j’ai l’impression qu’il partait très loin, dans des subtilités redondantes et devenait par moments incompréhensibles (contrairement à la première saison). Je ne vais pas vous spoiler sur ce qu’il se passe, mais j’ai l’impression que par moments ça frôlait la caricature du shonen psychologique (les amateurs de manga me comprendront : quand tous les personnages se regardent en chien de faïence, chacun étant convaincu que l’autre sait qu’il sait qu’il sait quelque chose et qu’il doit faire mine de le camoufler) ; et le cliffhanger final peut laisser dubitatif.

Cependant, si on prend le problème dans l’autre sens, on peut apprécier l’effort d’originalité et la volonté de surprendre. Et la bonne nouvelle dans tout ça, c’est que nous disposons au moins d’une base originale que je n’aurais pas imaginé, même avant de regarder le dernier épisode pour la saison 3. Pour moi, les deux opinions se valent : beaucoup de complexité, des retournements en veux-tu en voilà mais un final somme toute audacieux !

Reste à parler des acteurs qui restent bons ! Que ce soit les anciens ou les nouveaux, tous (re)trouvent leurs marques dans cet univers et incarnent leurs personnages sans que ça ne sonne faux. Là où il y aurait un point à soulever, ce serait par rapport à leur écriture qui de manière générale m’a paru plus superficielle qu’en première saison et qui parfois devenait d’un coup hyper-complexe, comme si on approchait de la fin de la saison et qu’on avait oublié de parler d’un tas de choses.

Au final, quel verdict donner ? J’ai été un peu déçu par cette saison, pas mal de points m’ont fait tiquer, mais le résultat final reste satisfaisant. Et pour être honnête, peut-être qu’une grosse partie de mes critiques vient d’une méconnaissance du matériau d’orignie, le comic Legion. Ce qui me fait personnellement peur, c’est pour la troisième saison : si j’attends le premier épisode de pied ferme, j’ai un peu peur que la série continue dans les travers que j’ai mentionné, voire s’y enfonce. Mais de l’autre, je crois que le final ouvre une voie vers quelque chose qui pourrait nous prendre par surprise, et peut-être nous tirer de ces défauts.

Le débat reste ouvert : Legion se destine-t-elle à devenir une série qui en fait trop, ou alors qui saura nous surprendre à nouveau comme la première saison ? Pour l’instant, hormis le fait qu’une saison 3 est bel et bien annoncée, nous avons peu d’éléments concernant ce nouveau volume des (més)aventures de David Haller. Mais dès que les nouvelles tomberont, l’Univers des Comics vous les communiquera dans les plus brefs délais !

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