En plein hiver 1940, alors que les passants se demandent encore si cet éclair rouge et bleu qui traverse l’ether depuis deux ans est un oiseau ou un avion, un petit médium imprimé appelé “comic book” prenait son essor. Le ras-de-marée quadricolore qui allait submerger l’Amérique et la transformer en une Atlantide onirique où les héros capés défendent la veuve, l’orphelin et le capitalisme des petits frappes grondait.
A l’époque, aucun de ces goliaths costumés n’avait élu résidence dans une publication éponyme; les piles de malfrats s’alignaient dans des titres tels que Feature, Marvel Mystery et Flash Comics. Une exception au tableau, le titre All Star Comics, des ingénieux Gardner Fox et Shelly Mayer, où se cotoyent Flash, Hawkman, Green Lantern et d’autres. Ensemble, ces héros forment la Justice Society of America.
Les goûts du lectorat évoluèrent et la deuxième moitié des années 1940 marquèrent un tournant pour nos héros bariolés. L’effort de guerre allait susciter chez les jeunes un nouvel engouement pour les histoires d’horreur, les westerns et les crime stories. Nos héros de la Justice Society of America durent raccrocher leurs capes, ailes et bagues et sombrèrent dans les limbes cosmiques des comics. Très ironiquement, et rétrospectivement, il s’agissait là d’une excellente nouvelle. Le champs était désormais libre pour une renaissance qui nous offrirait le meilleur de tous les mondes.
Booooooring… Tu vas nous faire un cours d’histoire ? Non mais je dis ça j’dis rien. T’es déjà en retard pour rendre ton papier et tu vas te la jouer prof’ maintenant ? Tu penses que les lecteurs ont besoin qu’on les prenne par la main, qu’on leur donne un cadre de référence sinon ils sont perdus ? Je regrette déjà d’avoir rejoint ta team, va mettre un pantalon et pose ce Big Belly Burger
Howard, t’as pas un oeuf à couver ? Qui t’as enlevé ta perfusion de café ? Et pour ta gouverne, si je ne porte pas de pantalon, c’est pour ne pas les chiffonner et ne pas laisser des traces de cheetos quand je suis assis, tu es satisfait ? Où en étais-je…
The best (Flash) of both worlds
Avant de poursuivre, il apparait indispensable de dresser une brève biographie du duo inséparable qui a tracé l’Histoire de l’Âge d’Or des comics: Gardner Fox et Julius Schwartz. Le premier, auteur hyper-prolifique, a (co-)créé des personnages tels que Flash, Hawkman, Sandman ou encore Doctor Fate. Schwartz est quant à lui l’éditeur qui a forgé l’industrie du comic book telle que nous la connaissons aujourd’hui. Ensemble, et accompagné d’autres géants tels que Carmine Infantino ou John Broome, ils décidèrent de relancer Flash en ne conservant de lui que son nom et ses pouvoirs. Certes, il est toujours l’homme le plus rapide du monde, mais tout le personnage -de son costume à sa personnalité- serait drastiquement différent. En moins de temps qu’il ne faut pour dire Supercalifri… Superfrigilisti… Superfragile…euh… en moins de deux, une avalanche de revivals allait s’abattre sur DC jusqu’à la création d’une nouvelle team, miroir moderne de la JSA: la Justice League of America.
Cependant, nos compères se languissent des héros d’hier mais refusent de les ramener sous les feux de la rampe sans justification: il leur faut une idée, une innovation une raison pour ramener les Soldats de la Liberté au bercail.
Pour un génie comme Fox, il s’agissait là d’une contrainte mineure…
Ce vieux Renard de Gardner allait introduire, dans les pages de Flash #123 en 1961, l’Âge d’Argent des comics. Dans ce récit, intitulé “Flash of Two Worlds“, la version moderne du héros allait rencontrer accidentellement son alter-égo de l’Âge d’Or, créant un pont entre la Terre-1 et une autre réalité où les membres de la Justice Society of America sont à la retraite.
Le récit captive les lecteurs de longue date et intrigue les nouveaux, ignorants qu’un autre Flash existait. Les lettres de fans affluèrent et remplirent le bureau de Schwartz, réclamant une suite à cette histoire. Puis une autre. Et puis encore une autre. Le courrier ne désemplissait pas et l’appel au dépoussiérage des héros de l’Âge d’Or fut si puissant qu’il en traversa la “barrière vibratoire” qui séparait la JLA de la Terre-1 et la JSA de la Terre-2 !
Hum… Je sens que c’est ici que les embrouilles débutèrent ! Deux Flash, deux Green Lantern, deux Atom ? Ca sent la crise à plein nez. J’ADORE LES CRISES DANS LE MULTIVERSE… D’ailleurs, je me demande si je n’ouvrirais pas une brèche ici. C’est facile pour moi, la cinquième dimension m’offre le plus beau des bacs à sable… mais je m’emporte. ! iot ervuo, ehcèrB
…. hé hooooo… on est là… tu nous as abandonné… nouvelle saison, nouveaux compagnons ?
Pariah, Laisse-moi lui dire qu’il va regretter que Dormammu ne l’ait pas chopé avant nous.
Crisis on Earth-One!/-Two!/-Three! , la mère de toutes les crises
Il est vrai que d’autres récits de DC Comics font mention d’une “crise” dans leurs titres avant Crisis on Earth-One! mais c’est ce numéro qui a instigué la grande tradition des “crisis crossover” annuels entre JLA et JSA. Il s’agit là d’une histoire en deux parties, Crisis on Earth-One! (dans Justice League of Americe #21 en août 1963) et Crisis on Earth-Two! (dans Justice League of America #22 en septembre 1963), où les deux équipes se rencontrent pour la première fois avant que l’event Crisis on Infinite Earths de 1985 ne vienne mettre un coup de balai dans le Multiverse.
Dans ce récit, les deux équipes joignent leurs forces afin de se débarrasser de Chronos, Dr. Alchemy, Felix Faust, Fiddler, Icicle et le Wizard qui ont découvert le moyen de voyager à travers les deux mondes. Le lecteur apprend que, tandis que Fiddler cherchait à s’échapper de prison en compagnie de Wizard et Icicle sur la Terre-2 (celle de l’Âge d’Or), il a accidentellement créé une brèche dans la barrière vibratoire en jouant de son violon. Le trio s’est mis en quête des bad-guys de la Terre-1 (celle de l’Âge d’Argent) et chaque Champion du Crime s’enfuit avec un million de dollars dans le monde opposé.
Le récit vaut la peine d’être lu tant il est truffé d’idées incroyables, de scènes rocambolesques et teinté d’amour pour ces personnages. Gardner Fox émerveille, stupéfie et introduit des concepts modernes dans ces deux Crisis on Earth-Three! Le récit introduit le Crime Syndicate of America composé de Ultraman, Owlman, Superwoman, Johnny Quick et Power Ring, les alters égo machiavéliques de nos héros.
Ces trois récits ont instigué de nombreuses autres crises et sont la genèse des plus grands crossovers de l’Âge Moderne des Comics… que… que se passe-t-il ?!
NoOOoOoOooOoN !!! Pourquoi ! Tels les héros de l’Âge d’Or, on s’est retrouvé relayés au banc de touche ! Je dis NEVERMORE ! Tu parles de Crisis sans me mentionner, moi l’oiseau de mauvaise augure du Mutliverse, l’immortel témoin de la destruction des univers, moi qui….
Parle pour toi, mou du bulbe. Moi le Grand Observateur cloitré dans un mutisme inébranlable, je me vois relégué au Souvenir. Regarde moi, avec toutes ses chroniques sur les crises du multiverse, je me retrouve affublé de la toge de ces schtroumpfs de Oa… Je pense qu’on était plus peinard dans la Zone Fantôme mon gars. Bat-Mite ! Renvoie nous, sale parasite…
J’en peux plus de ces compagnons…
Lire aussi
AGENT DOUBLE: Morena Baccarin
Le TOP 5 des sorciers les plus puissants de Marvel
KNOW YOUR CLASSICS: Hellblazer