La recommandation de Timo
Pour ce mois de novembre, je vous propose d’ajouter à votre collection le troisième volet du Mythe de l’Ossuaire, l’univers partagé d’horreur rurale par excellence ! Ce nouvel opus, toujours par Jeff Lemire et Andrea Sorrentino, s’intitule Les Résidents et c’est toujours aussi bon !
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Nouvelle série adaptée de comics et plus précisément du comics éponyme publié par Oni Press, Stumptown a diffusé son premier épisode mercredi dernier sur ABC. Est-ce que cette série vaut le coup de prime abord ? Top ou flop ? L’Univers des Comics vous livre ses premières impressions par le biais de l’avis de trois de ses auteurs.
L’avis de Timo Masson
“Les débuts de Stumptown sont marqués par un démarrage en demi-teinte”
Stumptown s’inscrit directement dans la lignée des séries policières à l’américaine, voyant un flic collaborer avec un personnage un peu plus hors du commun. Nous pourrions en citer des dizaines, ce genre de séries (dont par exemple Lucifer !), et pour qu’une telle série marche, il faut que ledit personnage particulier ait vraiment un plus dans son caractère et dans ce qu’il va apporter au scénario.
Le problème est justement là, même s’il vient probablement aussi du comics si on réfléchit comme ceci : Dex Parios, le personnage principal, n’a rien de vraiment original, ou a du moins un goût de déjà vu. Nous avons affaire à une énième vétéran de l’armée américaine qui soigne sa dépression par l’alcool, le jeu et la violence. Le problème n’est pas dans l’interprétation de Cobie Smulders, qui tire son épingle du jeu, mais bien dans la coquille vide que représente le personnage. La plupart de ses relations semblent vides de sens à cause d’un stoïcisme permanent du personnage. La présence de son frère trisomique est sans doute sensée apporter un peu d’humanité à Dex et d’empathie au téléspectateur, mais ceci s’apparente à un coup dans l’eau.
Quant à l’intrigue, malgré une ambiance vintage sympathique, notamment grâce à la musique, celle-ci parait plate tout le long de ce premier épisode. Elle pourrait tout aussi bien s’arrêter après un épisode tant l’épisode pilote ne lance quasiment aucune piste pour la suite de la série. En bref, les débuts de Stumptown sont marqués par un démarrage en demi-teinte, qui ne fera sans doute pas mouche chez tout le monde.
L’avis d’Aude
“Stumptown ne sera certainement pas la série de l’année d’un point de vue originalité et innovation”
Le visionnage du premier épisode de Stumptown nous donne à voir une série plutôt bien ficelée mêlant univers sombre et pointe d’humour.
Malgré une situation initiale qui, en elle-même, n’a rien de très originale (vétéran des Marines qui devient ensuite détective privée etc..), le scénario tire néanmoins son épingle du jeu du fait que le premier rôle est tenu par une femme. Et quelle femme !
En effet, c’est l’occasion pour nous de retrouver enfin Cobie Smulders dans un rôle de premier plan, carrément à contre-emploi par rapport aux différents personnages qu’elle a précédemment campé tels que dans How I Met Your Mother ou au sein du S.H.I.E.L.D. (Avengers), mais taillé sur mesure. Rongée par ses démons et souffrant de stress post-traumatique, elle incarne ici un personnage aux traits très masculins, accro au jeu, à l’alcool et à priori au sexe. Une carapace qui cache certainement d’énormes blessures qui pourrait nous faire penser sous plusieurs aspects au personnage de Nick Sax dans Happy! mais en beaucoup moins trash bien sûr ! Cependant, en dépit de méthodes de travail pas vraiment académiques, la néo détective s’avère plutôt efficace.
Côté cœur, on sent déjà arriver le dilemme du trio sentimental que notre héroïne formera probablement avec son ami Grey et son homologue flic Hoffman.
Que retenir de ce premier épisode : une bande son vraiment sympa qui, ajouté à un graphisme travaillé donnent une atmosphère un peu vintage à la série, l’introduction d’un personnage trisomique (le frère de Dex) qui, en terme de diversité, fait du bien à la représentation de certaines communautés trop souvent absentes d’un point de vue médiatique. Et enfin, la présence de femmes en chefs de groupes que ce soit Dex, Sue et le Lieutenant Cosgrove.
Stumptown ne sera donc certainement pas la série de l’année d’un point de vue originalité et innovation mais, soigneusement réalisée, elle se laisse néanmoins gentiment regarder.
L’avis de Charles Dervaux
“Stumptown ne prend pas encore les risques que l’on est en droit d’attendre d’un show ABC ambitieux et attendu”
À l’ambiance calfeutrée et au ton assez marqué, le pilote de Stumptown a déjà dessiné ce qui semble être la trame narrative d’un univers qui pourrait vite manquer d’engagement. Mais, parce qu’il ne faut pas passer trop rapidement son chemin, les espérances sont toujours de mise, et les attentes bien réelles. Explications.
D’une manière soudaine puis brusque, la scène d’ouverture du pilote nous emmène dans un Portland qui ne semble pas en reste et qui respire le conflit de niche. La première course poursuite, rythmée par Neil Diamond et sa “Sweet Caroline” qui n’a plus besoin d’être susurrée, tente à montrer au spectateur que le registre de Cobie Smulders a changé depuis le début de ses années TV. Pour les besoins de Stumptown, elle sera un antihéros aux convictions parfois douteuses qui aura fort à faire pour imposer sa notion de justice aux autres alors que ses démons du passé l’empêchent d’avancer. C’est d’ailleurs de manière très peu surprenante qu’elle tente de combler par le sexe ses moments d’émotion difficiles à gérer, alors que la mafia chinoise lui demande des comptes. Dans sa construction et la continuité de ses actions, ce pilote semble compiler énormément d’éléments déjà développés à la télévision par Marvel. Que ce soit à travers des relations déjà établies (Iron Fist et Mme Yang, Jessica Jones et ses méthodes peu conventionnelles d’enquêtrice), ou dans ses retournements de situation, la majeure partie des scènes sont sans surprises. Il en reste que la relation profonde qui lie Dex Patros et son jeune frère handicapé pourrait être un élément très positif pour la suite de l’intrigue, et pour cela, nous faisons confiance au créateur Jason Richman, l’objectif étant d’éviter les situations de facilité.
Globalement, Stumptown ne prend pas encore les risques que l’on est en droit d’attendre d’un show ABC ambitieux et attendu. Le virage télé à 360 de Cobie Smulders a peu de chances de déraper, et même si son personnage a encore beaucoup à nous apprendre, il serait vraiment dommage que le contemplatif l’emporte sur l’audace mère. Quoi qu’il en soit, cette superbe bande-son présente toute au long du pilote devrait tout de même nous entraîner dans la folie douce (ou furieuse ?) de Dex Parios, et dans la frénésie des futurs enjeux reliés à ses nouvelles attributions. Come on, sweet Dex !
N’hésitez pas à vous faire votre premier avis sur Stumptown même si les nôtres ont été mitigés dans l’ensemble. Pour rappel, nous vous parlions aussi du comics dans les conseils de lecture de ce mois-ci. Vous pouvez notamment vous procurer le comics par ici.
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