L'Univers des Comics

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Nos premières impressions sur “Katy Keene”

Du positivisme sur votre écran !

La nouvelle édition à avoir dans sa bibliothèque !

Marvels, la mini-série sublime et primée de Kurt Busiek et Alex Ross, sort ce mois-ci dans une nouvelle édition de luxe et annotée ! Une vraie pièce de collection !

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L’année 2020 commence avec sa flopée de nouveautés et l’une d’entre elles n’est autre que la troisième série de l’univers Archie, Katy Keene. Celle-ci, d’ores et déjà annoncée comme plus proche de Riverdale que sa soeur Chilling Adventures of Sabrina, suit le personnage éponyme de Katy Keene et d’autres personnalités hautes en couleur. Mais est-ce que cette série vaut le coup de prime abord ? Top ou flop ? L’Univers des Comics vous livre ses premières impressions par le biais de l’avis de trois de ses auteurs.


Katy Keene — “Pilot” — Image Number: KK101d_0631r.jpg — Pictured (L-R): Ashleigh Murray as Josie McCoy, Julia Chan as Pepper Smith and Lucy Hale as Katy Keene — Photo: David Giesbrecht/The CW — © 2020 The CW Network, LLC. All Rights Reserved.

L’avis de Timo Masson

“la série regorge de positivisme et a tout pour devenir le plaisir coupable de certains”

Katy Keene, l’une de ces séries typiques de la CW… Et alors ?

Nouvelle série née dans l’univers d’Archie Comics, Katy Keene suit le personnage éponyme, une fashion designer en devenir, et ses colocataires dont la toute nouvelle venue à New York, Josie McCoy, que vous aurez pu voir dans la série Riverdale.

L’introduction des personnages est très (trop ?) rapide et ne peut que laisser le spectateur dubitatif sur le concentré de talent au même endroit. Est-ce trop beau pour être vrai ? Dans un sens, Katy Keene suit le même type de personnages atypiques, mais un peu cliché tout de même, que la série-mère de l’univers, Riverdale. Le fil rouge de la série semble clairement être la capacité à s’affirmer et suivre ses rêves, croire en soi quoi qu’il arrive, le tout baigné de soutien mutuel et d’amitié.

Visuellement, la série n’a rien d’exceptionnel tandis que celle-ci est rythmée par des chansons pop entrainantes et les interprétations de Josie à la manière d’une comédie musicale. Et le tout mélangé avec le positivisme des personnages et de l’histoire dans son ensemble, cela nous offre une série qui donne la patate en la regardant, nous convainquant que, pour nous aussi, tout est possible si on le veut vraiment.

Au final, Katy Keene est certes un peu cliché mais rentre totalement dans le public cible de la CW. A mi-chemin entre Riverdale et Glee, la série regorge de positivisme et a tout pour devenir le plaisir coupable de certains.


L’avis d’Aude

“en dépit d’un scénario qui semble montrer des faiblesses, le charme opère grâce aux charmes de Lucy Hale” 

La nouvelle série diffusée sur The CW raconte l’histoire de la jeune créatrice de mode, Katy Keene (Lucy Hale), laquelle donne son nom à la série, et de quatre de ses amis qui ont tous pour but de faire carrière et de percer dans différents milieux artistiques new-yorkais. Parmi eux, l’arrivée de la chanteuse originaire de Riverdale, Josie McCoy (Ashleigh Murray), donne le point de départ de la série. 

Spin-off annoncé de Riverdale, la série Katy Keene en reprend d’ailleurs les principaux codes visuels tant dans la scénographie que dans l’atmosphère à la fois tamisée et édulcorée, propre à son aînée made in Archie, les meurtres en moins.

Pensée comme en conte de fée moderne (Broadway oblige !), la musique est un élément s’impose comme un élément constitutif de la série, laquelle frôle à plusieurs reprises la comédie musicale. 

Visuellement soignée, notamment au niveau de la photographie, de la mise en scène ou bien encore des costumes, et en dépit d’un scénario qui semble montrer des faiblesses (mais ne jugeons pas trop vite, il s’agit d’un pilote), le charme opère grâce aux charmes de Lucy Hale, parfaite dans son rôle de fashionista.  

Voici donc une nouvelle série légèrement acidulée qui se laisse gentiment regarder.


L’avis de Charles Dervaux

“Dans les premières minutes de l’épisode, le spectateur comprend qu’il vivra une aventure assez intense basée sur l’amitié et le dépassement de soi”

Fondé en 1939 sous le nom de MLJ Comics, l’éditeur américain de comic books Archie Comics est, semble-t-il, la nouvelle mode d’aujourd’hui et de demain. Mais cette fois-ci, nous parlons bel et bien d’un avenir télévisuel inclusif et subversif prenant à contre pied toute notion de “normalité”. Car depuis 2017, après des retours positifs sur Riverdale, Archie Comics entretient un contrat d’exclusivité avec la Warner Bros. Television pour le développement et la production de futurs adaptations de ses publications. C’est donc avec une certaine impatience et des attentes déjà importantes que Katy Keene a fait ses débuts chez la CW, trois années après ceux de Riverdale sur la même chaîne et deux années après le lancement de Chilling Adventures of Sabrina dont le contrat de diffusion est revenu à Netflix. A bien des égards, le pilote de ce nouveau show ne peut que surprendre et attiser toute curiosité quant à la continuité de sa narration. Empruntant quelques références savoureuses à la comédie The Devil Wears Prada avec le punch inébranlable de l’inséparable bande de copines de Mamma Mia, Katy Keene frappe fort et juste sans tomber un seul moment dans l’autodérision ni même le pathos. Explications. 

Personal Shopper chez Lacy’s, un grand magasin de mode en vogue, Katy Keene vit au rythme de sa ville, New York, et de sa frénésie. Bousculée et rabaissée par la très sévère Gloria Grandbilt, elle ne s’empêche pas de vouloir réaliser son rêve de devenir styliste malgré les embuches se tenant sur son chemin. C’est avec l’aide de ses ami.e.s et (certains) collègues qu’elle devra se surpasser et prouver que ses habiletés se doivent d’être remarquées par les plus grands. 

Dans les premières minutes de l’épisode, le spectateur comprend qu’il vivra une aventure assez intense basée sur l’amitié et le dépassement de soi. Les notions de tolérance, d’acceptation de soi (et des autres) sont loin d’être acquises et chacun de nos personnages devra user de nombreux stratagèmes pour s’en sortir en tant qu’artiste dans une ville qui peut vous offrir la gloire autant qu’une profonde notion d’injustice synonyme de désillusion.

Comme signalé plus haut dans l’article, le pathos n’est pas de mise car les créateurs du show Roberto Aguirre-Sacasa et Michael Grassi misent avant tout sur l’entraide et la confiance qu’éprouvent les protagonistes les uns envers les autres au lieu de sortir trop de négatif lors de situations compliquées. . Ainsi, Josie McCoy, Jorge / Ginger Lopez et Pepper Smith, les locataires de Katy Keene, apportent beaucoup d’équilibre et de justesse dans le récit. Il n’est plus question d’agir tête baissée mais d’écouter, de puiser jusque dans son altérité pour se démarquer des autres tout en restant soi-même. Là n’est pas la tâche la plus facile mais, comme cité dans Le recueil d’apophtegmes et axiomes (1855), “ L’amitié ne connaît ni feinte ni déguisement, tout y est sincère, tout part du cœur. “. Tout semble alors possible et imaginable. 

Lucy Hale, pétillante et touchante à la fois, campe une Katy Keene voulant se rapprocher de ses rêves avec une justesse pragmatique. Il n’est plus question d’éventualités mais de certitudes dont certaines doivent encore être dessinées et appréhendées. Mais une chose est sûre, la nouvelle série de la CW va en étonner plus d’un(e). Car il ne faut jamais oublier que les réalisations d’Archie Comics se basent sur un dicton très simple : “Tout est magie, ou rien”. 

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