La recommandation de Timo
Le mois de décembre est souvent synonyme de fêtes de fin d’année et, pour ce mois particulier, je ne peux que vous recommander The Marvel Nightmare Art of Peach Momoko ! Que ce soit pour l’offrir à quelqu’un ou se l’offrir soi-même, cet ouvrage qui regroupe de multiples dessins de la dessinatrice Peach Momoko en mettra plein les yeux !
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Après un premier numéro sur les auteurs le mois passé, passons au deuxième volet de cette trilogie d’articles sur les lauréats des mythiques Eisner Awards. Quels artistes ont marqué les prix de leur empreinte ? Quels nouveaux talents se font remarquer actuellement ? Contrairement aux auteurs, il y a plusieurs catégories pour primer les artistes : cela s’annonce intéressant !
Jill Thompson : du livre d’enfant à l’histoire d’horreur
Nous commencerons cette liste par l’artiste Jill Thompson. Bien que l’industrie du comics (tous comme la majorité des industries d’ailleurs) soit dominée par le sexe masculin, Thompson est pourtant l’artiste ayant obtenu le plus de fois l’Eisner Award de la meilleure artiste d’intérieur (entendez l’intérieur du comics, en opposition à la couverture). Jill Thompson a en effet obtenu le sésame très!s prisé à pas moins de six reprises.
Primée pour la première fois en 2001 pour sa propre série Scary Godmother. Elle obtiendra ensuite le titre à nouveau en 2004 et 2007 pour ses réalisation dans les pages de The Dark Horse Book of Hauntings, The Dark Horse Book of Monsters, Sexy Chic et Fables: 1001 Nights of Snowfall. Elle montrera ensuite sa polyvalence en étant primée à la fois pour des livres d’enfants et des comics d’horreur, se voyant décernée le titre deux ans d’affilée : en 2009 pour Magic Trixie et Magic Trixie Sleeps Over et en 2010 pour Magic Trixie and the Dragon et Beasts of Burden. Elle obtiendra encore le prix plus récemment, en 2017, pour ses dessins dans Wonder Woman: The True Amazon et Beasts of Burden: What the Cat Draggged In.
Alex Ross, l’hyperréaliste
Non loin derrière Jill Thompson en terme de prix, Alex Ross a tout de même obtenu 5 fois l’Eisner Award du meilleur artiste d’intérieur. Grâce à son art hyperréaliste, Ross a ainsi reçu le titre pour la première fois en 1994 pour la série Marvels. Il réalisera ensuite ce qu’aucun autre n’a fait jusqu’à présent, en obtenant le prix quatre années consécutives de 1997 à 2000, successivement grâce à la mini-série DC Kingdom Come, le comics de Vertigo Uncle Sam et les histoires de DC Comics Superman: Peace on Earth et Batman: War on Crime.
Alex Ross prend tellement de temps à produire son art qu’il se cantonne la plupart du temps, et ceci est encore plus vrai actuellement, à dessiner les couvertures. Cela permettra ainsi à Ross d’être également élu meilleur artiste de couverture à quatre reprises, dont trois fois consécutives entre 1996 et 1998 grâce à Kingdom Come et Uncle Sam, mais surtout pour ses couvertures d’Astro City de Kurt Busiek. Il sera à nouveau primé en 2000 pour ce dernier, ainsi que pour ses covers de Batman: War on Crime, Batman: Harley Quinn et Batman: No Man’s Land.
Brian Bolland, l’autre maitre des couvertures
A côté d’Alex Ross, un autre artiste s’est illustré par ses couvertures au fil des ans : Brian Bolland.
En dix ans de temps, Brian Bolland a réussi à obtenir 5 fois le prix du meilleur artiste de couverture, dont les trois premières fois entre 1992 et 1994 pour ses couvertures de Animal Man et Wonder Woman. Il obtiendra encore le prix en 1999 pour son travail sur The Invisibles et en 2001 pour The Invisibles ainsi que Batman: Gotham Knights et The Flash.
En plus de ce quintuple titre, Brian Bolland avait aussi obtenu auparavant le prix du meilleur dessinateur/encreur en 1989 pour l’illustre One-Shot d’Alan Moore Batman: The Killing Joke.
Rude et Russell : deux dessinateurs de talent
Nous allons maintenant parler de dessinateurs qui ont tous deux réussi l’exploit d’obtenir à quatre reprises l’Eisner Award du meilleur dessinateur/encreur en moins de dix ans de temps.
Le premier est Steve Rude. L’artiste américain s’est démarqué à 4 reprises pour sa série à succès Nexus et ses suites. Il fut en effet primé comme meilleur dessinateur/encreur lors de la première édition en 1988 pour Nexus puis comme meilleur dessinateur en 1991 (le prix étant divisé en deux et celui du meilleur encreur revenant à Al Williamson). Il obtint ensuite aussi le prix du meilleur dessinateur en 1993 (année particulière où Kevin Nowlan était nommé meilleur encreur) grâce à la série Nexus: The Origin, puis meilleur dessinateur en 1997 pour Nexus: Executioner’s Song.
A côté de Rude, le deuxième artiste à avoir réalisé cette performance est P. Craig Russell. L’artiste américain a obtenu son premier Eisner Award en 1993. Cette année fut particulière car il n’y avait jamais que 4 prix pour ce qui regroupe une seule catégorie actuellement : aux côtés de Rude comme meilleur dessinateur et Nowlan comme meilleur encreur ainsi que Frank Miller comme meilleur dessinateur/encreur pour une publication en noir et blanc, P. Craig Russell était nommé meilleur dessinateur/encreur sur une publication en couleur pour Fairy Tales of Oscar Wilde, Robin 3000 et Legend of the Dark Knight: Hothouse. Il obtiendra ensuite le sésame du meilleur dessinateur/encreur à trois autres reprises : dès l’année suivante, en 1994, pour The Sandman #50 ; en 1998 pour Elric: Stormbringer et Dr. Strange: What Is It That Disturbs You, Stephen? ; et enfin en 2001 pour sa propre série Ring of the Nibelung.
Dave Stewart, la renommée dans les couleurs
Après le dessin et l’encrage, un autre aspect important dans l’illustration des comics est la colorisation ; et le maitre dans le domaine est Dave Stewart.
Stewart a réussi l’exploit d’obtenir pas moins de 9 fois le titre de meilleur coloriste aux Eisner Awards ! L’artiste américain s’est illustré pour la première fois en 2003 pour sa pose de couleurs sur les comics Hellboy: The Third Wish, The AmazingScrew-On Head, Star Wars: Empire, Human Target: Final Cut, Doom Patrol, Tom Strong et Captain America. Il obtiendra à nouveau le titre deux ans plus tard (2005) notamment pour Daredevil, Ultimate X-Men, Ultimate Six, Conan, BPRD et DC: The New Frontier.
Au-delà de l’exploit global, Dave Stewart a aussi réussi à obtenir l’Eisner Award du meilleur coloriste cinq fois d’affilée entre 2007 et 2011, travaillant ces années-là sur de nombreuses séries connues telles que Detective Comics, Action Comics, Superman, Hellboy, The Spirit et The Umbrella Academy. Il briguera encore le titre en 2013 pour entre autres Batwoman et Fatale et en 2015 notamment pour Shaolin Cowboy et Hellboy in Hell.
Todd Klein, la référence du lettrage
Métier souvent oublié dans la conception graphique du comics, le lettrage, tout comme l’encrage, le dessin ou la colorisation, est également récompensé aux Eisner Awards. Et dans cette catégorie, nous retrouvons un véritable maitre en la matière : Todd Klein.
Todd Klein a été primé comme meilleur lettreur dix-huit fois. Vous avez bien lu. La domination de Klein ne se reflète pas que par son nombre mais aussi sa durée, Klein ayant gagné le titre la première année où le titre fut introduit et lors de la dernière édition en date !
Dès le départ, Klein donna le ton en gagnant le titre trois fois d’affilée entre 1993 et 1995 pour son travail sur The Sandman et The Demon. Après une pause en 1996, il assoira sa domination sur la catégorie en obtenant l’Eisner Award 12 fois consécutives entre 1997 et 2008, étant primé pour de multiples oeuvres dont Batman, The Spectre, Kingdom Come, The Dreaming, House of Secrets, The Invisibles, Promethea, Tom Strong, Detective Comics, Fables, Wonder Woman, Justice, Fantastic Four et The League of Extraordinary Gentlemen: The Black Dossier.
L’artiste américain sera encore primé en 2011 pour Fables, iZombie et S.H.I.E.L.D. entre autres avant de revenir sur le devant de la scène en 2017 et en 2019, gagnant ainsi le titre deux fois ces trois dernières années pour des oeuvres telles Lucifer, Black Hammer et Batman: White Knight.
La nouvelle génération de talents
Aux côtés de ces artistes aux multiples titres ques sont des Stewart, Ross, Thompson ou Klein, nous voyons aussi émerger, tout comme pour les auteurs, une nouvelle génération de talents.
L’une d’entre elles est Fiona Staples. Malgré son arrivée récente sur le marché, celle-ci est une des rares artistes à avoir été primé dans trois catégories différetes. La dessinatrice de la série Saga de Brian K. Vaughan aura été primée grâce au blockbuster d’Image Comics en 2014 comme meilleure artiste d’intérieur, en 2015 comme meilleure dessinatrice/encreuse et en 2017 à la fois comme meilleure dessinatrice/encreuse et comme meilleure artiste de couverture.
Una utre dessinateur de talent actuellement est Dustin Nguyen. L’artiste, qui a dans le passé dessiné pour The Authority: Revolution ou la série Batman, a véritablement explosé en 2015 avec sa série Descender, écrite par Jeff Lemire. La série lui aura valu d’obtenir à deux reprises le titre de meilleur artiste d’intérieur, en 2016 et lors de la dernière édition en date en 2019. Actuellement, Nguyen continue son oeuvre sur le spin-off de Descender, Ascender.
Autre dessinateur dont on reconnait directement le style atypique : Sana Takeda. La dessinatrice japonaise est l’une de ces rares nippones à traverser le Pacifique pour illustrer des comics plutôt que des mangas. Après avoir fait la rencontre de Marjorie Liu sur la série X-23 de Marvel, elle lança avec celle-ci leur propre série indépendante, Monstress. La série fut un véritable hit dès sa sortie, notamment grâce aux dessins de Takeda, récompensée à la fois comme meilleure artiste d’intérieur et meilleure artiste de couverture en 2018.
Passons ensuite à un autre dessinateur en vogue : Mitch Gerads. Le dessinateur a déjà réussi à être primé à deux reprises comme meilleur dessinateur/encreur lors des deux dernières éditions, étant primé grâce à sa collaboration avec Tom King sur Mister Miracle en 2018 et 2019. Il a récemment collaboré à nouveau avec King sur Strange Adventures, toujours chez DC Comics.
Enfin, du côté de la colorisation, s’il y en a bien un qui pourrait détrôner Dave Stewart à l’avenir, c’est Matt Wilson. Collaborateur de Marvel, l’artiste américain a gagné le titre de meilleure coloriste en 2017 et lors de la dernière édition en date en 2019 grâce à ses couleurs sur The Mighty-Thor, Star-Lord et Runaways, mais aussi surtout pour les séries indépendantes Paper Girls de Brian K. Vaughan et The Wicked + The Divine de Kieron Gillen, sur lesquelles les couleurs jouent énormément.
A côtés de légendes telles que Jill Thompson, Alex Ross ou Dave Stewart, la nouvelle génération montre qu’elle est pleine de talents et les montées de certains Nguyen, Gerads ou Staples prouvent que l’industrie du comics regorge de talents. Qui pourrait être nommé dans chacune des catégories mentionnées cette année ? Dites-nous votre avis dans les commentaires !
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