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Les oeuvres primées aux Eisner Awards

Découvrez les oeuvres les plus primées !

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Nous approchons petit à petit de la remise des Eisner Awards, ces prix qui récompensent l’industrie du comics dans son ensemble. En guise de rétrospective, nous vous avions déjà brossé le tableau de certains auteurs parmi les plus primés de ces prix, et le mois passé nous vous avions également proposé une liste non-exhaustive d’artistes ayant été récompensés aux Eisner Awards.

Aujourd’hui, il est temps de boucler la boucle avec le dernier numéro de cette trilogie d’articles : voici sept des oeuvres les plus primées aux Eisner Awards.


Watchmen

Sans doute considéré comme l’un des meilleurs comics de tous les temps, Watchmen commence cette liste comme une des oeuvres les plus primées aux Eisner Awards. A vrai dire, l’oeuvre publiée par DC Comics n’a pas fait parler d’elle qu’aux Eisner Awards et a même été nommé parmi les 100 meilleurs romans depuis 1923 par le Time Magazine.

Watchmen a ainsi obtenu le prix de la meilleure série limitée et meilleur album graphique en 1988. L’oeuvre raflera tout cette année-là, offrant aussi à Alan Moore son premier Eisner Award comme meilleur auteur (sur neuf titres actuellement) et à la team Alan Moore/Dave Gibbons le titre de meilleur auteur/artiste (même personne ou équipe).

Watchmen, dont nous ne rentrerons pas dans les détails de l’histoire car nous nous somme penchés sur l’oeuvre dans un article précédent, est donc écrit par Alan Moore, qui a depuis lors marqué la légende de l’industrie du comics et a donné naissance par la suite à des oeuvres telles que V for Vendetta, From Hell, The League of Extraordinary Gentlemen ou Top 10 (dont nous parlerons d’ailleurs plus loin dans cet article). Au dessin, on retrouve Dave Gibbons, artiste ayant ensuite travaillé majoritairement pour DC avec Green Lantern Corps ou encore Batman Black and White, mais aussi plus récemment sur la série The Secret Service de Mark Millar (Icon Comics). Le tout est colorisé par l’artiste John Higgins, qui a collaboré avec Moore à de nombreuses reprises et a aussi conçu les couleurs de Before Watchmen.

Watchmen a donné lieu à une suite plusieurs années plus tard, Doomsday Clock par Geoff Johns et Gary Frank, mais aussi à une série de préquelles, Before Watchmen, écrits par de multiples auteurs tels que J. Michael Straczynski, Len Wein, Darwyn Cooke, Amanda Conner et Brian Azzarello. Du côté des adaptations, Watchmen a donné lieu à un film réalisé par Zack Snyder et plus récemment une série diffusée sur HBO, servant de suite au comics original.


Concrete

Quand nous vous disions que Watchmen avait tout raflé au lancement des Eisner Awards, ce n’est pas totalement vrai, car il y a bien une autre oeuvre qui peut rivaliser à la même époque en terme de titres : Concrete.

Concrete a reçu le titre de meilleure nouvelle série en 1988, celui de la meilleure série existante en 1988 et 1989 ainsi qu’un Eisner Award qui n’existe plus actuellement, celui de la meilleure série en noir et blanc, aussi en 1988 et 1989. Cela a même valu à son créateur, Paul Chadwick, le titre de meilleure auteur/artiste en 1989, succédant au duo Moore/Gibbons de Watchmen.

Cette oeuvre raconte l’histoire de Ron Lithgow, dont le cerveau a été involontairement transplanté par des aliens dans un corps d’une substance relativement dure et qui se rapproche du béton (concrete en anglais, d’où le titre du comics). Ses aventures furent variées et multiples et le comics (à l’exception de l’origine avec les aliens et du personnage en lui-même) reste fortement ancré dans le réel, apportant des problèmes concrets (jeu de mot volontaire) au personnage dans un monde que le lecteur connait bien.

Concrete est à la fois écrit et dessiné par Paul Chadwick, qui est essentiellement connu pour cette oeuvre. Le comics, initialement une mini-série de dix numéros publiée en 1986 chez Dark Horse Comics, a donné lieu à plusieurs suites dans lesquelles Chadwick a pu continuer à explorer le personnage. La série originale fut ainsi suivie de Concrete: Fragile Creature en 1991, Concrete: Killer Smile en 1994, Concrete: Think Like a Mountain en 1996, Concrete: Strange Armor en 1997-1998 et, dernière mini-série en date, Concrete: The Human Dilemma en 2003-2004. Malgré un film annulé qui aurait été écrit par Larry Wilson et Chadwick, Concrete n’a encore jamais été adapté que ce soit au cinéma ou à la télévision.


Sandman

Toujours au début des Eisner Awards, nous ne pouvons passer à côté de The Sandman.

The Sandman est l’un de ces rares comics à avoir remporté plus de deux fois l’Eisner Award de la meilleure série existante, à savoir trois fois d’affilée entre 1991 et 1993. A peu près toutes les personnes ayant travaillé sur le comics ont pu aussi obtenir un prix grâce à The Sandman, dont le créateur Neil Gaiman, élu quatre fois meilleur auteur.

The Sandman, dont la série initiale fut publiée chez Vertigo, label de DC Comics, entre 1989 et 1996, raconte l’histoire de Dream, alias Morphée, alias Sandman, le marchand de sable. Dream est l’un des Eternels, celui gouvernant le royaume des rêves, et le comics est finalement une histoire d’histoires, suivant Dream à travers les rêves qu’il visite, façonne, parfois abandonne en apprenant que certaines choses ne peuvent être changées malgré sa quasi-omnipotence.

The Sandman est écrit par Neil Gaiman, auteur à succès ayant écrit de nombreux comics, dont la mini-série Marvel 1602 chez Marvel Comics, mais étant aussi scénariste au cinéma et romancier à l’origine de plusieurs best-sellers dont Good Omens, Coraline, American Gods et Stardust, qui furent tous adaptés en film ou en série. De nombreux artistes ont collaboré avec Gaiman, dont ceux qui sont crédités comme co-créateurs du comics, Sam Kieth, plutôt connu pour son oeuvre The Maxx chez Image Comics, et Mike Dringenberg. On notera aussi les couvertures, toutes dessinées par un fréquent collaborateur de Gaiman, le talentueux Dave McKean, artiste au sens large du terme, touchant au dessin, à la peinture, à la photographie et même à la musique.

The Sandman a eu deux suites, toutes deux écrites par Gaiman, The Sandman: The Dream Hunters et The Sandman: Overture, toutes deux publiées ces dernières années. Là où The Sandman a le plus proliféré, c’est au niveau des séries dérivées, ayant donné naissance à de multiples spin-offs dont les plus connus étant The Dreaming et Lucifer (sur lequel est basée la série Netflix). DC Comics publie même actuellement toute une ligne de comics sous la bannière du Sandman Universe, tant l’univers est dense et complexe. Ce dernier aspect a souvent été ce qui a empêché le comics d’être adapté, mais ce ne sera plus le cas bien longtemps, vu qu’une série Netflix est en développement et devrait sortir en 2020 ou 2021, mais il y aura aussi une série audio qui sera disponible sur Audible le 15 juillet 2020, avec Gaiman en guise de narrateur.


Astro City

Parmi les séries les plus primées, on y retrouve aussi Astro City.

Astro City avait obtenu l’Eisner Award de la meilleure nouvelle série en 1996 dès son lancement et réussit à asseoir son succès en obtenant le prix de la meilleure série existante les deux années suivantes, à savoir en 1997 et 1998.

Astro City se focalise sur la ville fictive du même nom et raconte l’histoire des super-héros et quelques civils évoluant dans la ville. Le lecteur est ainsi véritablement plongé dans la vie quotidienne d’Astro City et aborde les super-héros sous un autre angle, qui a valu de nombreux prix à la série, même en-dehors des Eisner Awards.

Astro City est écrit par Kurt Busiek, qui a beaucoup travaillé chez Marvel avec des runs assez longs sur Avengers, Thunderbolts et Iron Man. L’auteur est aussi mondialement connu pour sa mini-série Marvels, lauréate de l’Eisner Award de la meilleure mini-série en 1994. Les dessins sont majoritairement conçus par Brent Anderson, dessinateur du roman graphique Marvel X-Men: Gold Loves, Man Kills, avec des designs de personnages et des couvertures dessinées par Alex Ross, trois fois meilleur artiste de couverture grâce à Astro City mais dont le succès est aussi dû à ses dessins dans Marvels, Kingdom Come ou Batman: War on Crime et Justice.

Astro City, ce n’est pas juste une série. La série a continué depuis sa création en 1995 jusqu’en 2018 sous la formes de diverses séries et mini-séries. D’abord publiée chez Image Comics, Astro City a ensuite été publiée par le label d’Image Homage Comics pendant plusieurs années avant de passer sous le nouveau label WildStorm. Ce dernier se fait racheter par DC et, depuis 2013, Astro City est publiée sous le label Vertigo, désormais disparu.


Top 10

On vous l’avait signalé plus haut, une autre oeuvre d’Alan Moore figure dans cette liste : Top 10.

Peut-être moins primée que Watchmen, Top 10 a tout de même réussi à être élue meilleure nouvelle série en 2000 et meilleure série existante en 2001. Le comics se centre sur la police de la ville de Aero City, ville dans laquelle tout le monde, de la police aux criminels en passant par les habitants lambda et même les animaux, ont des super-pouvoirs.

Comme on vous l’a laissé sous-entendre, Top 10 est écrit par Alan Moore. L’oeuvre originale est dessinée par Gene Ha, dessinateur ayant aussi travaillé sur le graphic novel Batman: The Fortuante Son, et Zander Cannon, artiste également sur la série Kaijumax.

Comme beaucoup d’oeuvres primées (la preuve avec celles présentées ci-dessus), Top 10 ne s’est pas arrêtée à une seule série. Top 10 a en effet donné naissance à un spin-off, Smax, et un préquelle, Top 10: The Forty-Niners, tous deux rédigés par Moore, mais aussi des suites avec Top 10: Beyond the Farthest Precinct et Top 10 Season Two.


All-Star Superman

Après plusieurs comics indépendants et Watchmen, il est temps de passer à une histoire du plus connu des super-héros : All-Star Superman.

All-Star Superman a réussi à obtenir le prix de la meilleure nouvelle série lors de son lancement en 2006. Mais la série ne s’arrêta pas là, vu que le comics a ensuite obtenu le prix de la meilleure série existante dès l’année suivante, en 2007, puis une seconde fois lors de la fin de la série, en 2009.

All-Star Superman avait pour but de raconter une histoire de Superman sans être affecté par la continuité du DC Universe et visait à mettre en avant les éléments essentiels et atemporels de l’homme d’acier. Dans cette histoire, Lex Luthor a enfin réussi son coup et infecte Superman en surchargeant ses cellules. Le lecteur découvrira ainsi un Kal-El dont il ne reste plus qu’un an à vivre.

Le comics est écrit par l’auteur britannique Grant Morrison, auteur ayant fait ses preuves sur de nombreux personnages de DC Comics dont Batman et la Justice League (JLA) ou encore créateur de The Invisibles chez Vertigo. A ses côtés, All-Star Superman est dessiné par Frank Quitely, qui a souvent collaboré avec Morrison sur des titres tels que Batman and Robin et New X-Men mais a aussi dessiné les comics The Authority et Jupiter’s Legacy de Mark Millar.

All-Star Superman, contrairement aux comics précités dans cette liste, a réussi à se maintenir à une série de 12 numéros publiée entre 2005 et 2008, et a bénéficié d’une adaptation animée du même nom, sortie en 2011 sous la série des DC Universe Animated Original Movies.


Saga

Enfin, l’un des comics les plus marquants de ces dernières années est Saga.

Saga a été nommée meilleure nouvelle série en 2013 et débutera son histoire au sein des Eisner Awards. La série dominera ensuite la catégorie de la meilleure série existante en remportant le sésame à 4 reprises. Seule série à réussir cet exploit, Saga égalise le record de Sandman en gagnant le titre trois années consécutives entre 2013 et 2015. Elle l’emportera une dernière fois (en date) en 2017.

Saga, c’est l’histoire de deux amants qu’une guerre sépare. Issus de deux planètes différentes qui sont en guerre depuis des centaines d’années, Marko et Alana tombent éperdument amoureux et donnent naissance à Hazel, fruit d’un amour interdit et que les gouvernements des deux planètes veulent éliminer. A travers cette course-poursuite à travers l’espace, Saga raconte un récit au coeur même de la famille et de ses valeurs.

Saga est écrite par le génie Brian K. Vaughan, auteur également de Runaways chez Marvel et d’autres séries indépendantes à succès telles que Ex Machina, Y: The Last Man et Paper Girls. Il fait équipe avec la talentueuse Fiona Staples, qui a fait de Saga l’oeuvre qui l’a propulsée dans l’industrie du comics.

Munie d’une histoire extrêmement dense, Saga est encore en cours mais en pause. La seconde moitié de la série devrait débuter en 2020 ou 2021 et la série n’a jamais eu de spin-off. Saga n’a jamais été adapté non plus et on souhaite bonne chance à ceux qui s’attaqueront à une telle adaptation, qui devra faire en sorte de ne pas dénaturer cette oeuvre sans pareil et à la qualité exceptionnelle.


Certaines des oeuvres présentées ci-dessus sont non seulement parmi le plus primées aux Eisner Awards mais sont aussi devenues des comics cultes au fil des ans. La prochaine édition des Eisner Awards pourrait donc potentiellement voir la naissance d’une future oeuvre culte. Qui sait ?

En attendant les résultats, vous pouvez toujours aller jeter un oeil aux différents nominés de cette année.

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