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Le Marvel Cinematic Universe est enfin de retour au cinéma après deux ans d’absence ! Ces retrouvailles se déroulaient ce 7 juillet avec la sortie du film Black Widow, film solo qui était attendu par les fans depuis plusieurs années. Mais que vaut le film au final ? L’Univers des Comics est là pour vous dire, sans spoiler, ce que vaut le film !
Avant de nous attarder sur ce que nous avons aimé et ce que nous avons moins aimé, il est à signaler que le film est très bon. On parlera effectivement plus des petites choses que nous avons moins aimé plutôt que de quelque chose que nous n’avions pas aimé du tout, car il est difficile de ressortir du réel négatif de ce film.
Nous rentrerons plus dans le détail dans notre review approfondie de mercredi prochain, mais voici déjà les points positifs notables de Black Widow :
- Nous avons aimé le rythme du film, qui se calque sur la personnalité de Black Widow : toujours rester aux aguets du moindre rebondissement !
- Nous soulignerons la qualité de l’intrigue, qui aide à creuser le passé et la personnalité de Natasha Romanoff, avec de réels enjeux
- Nous avons apprécié la musique du film, toujours dans le ton de la scène, qu’elle soit émotionnelle ou d’un rythme soutenu
- Nous soutenons qu’il s’agissait peut-être du méchant le plus détestable du MCU, avec des objectifs faisant écho à certains problèmes majeurs de l’humanité actuelle
- Et enfin, nous avons pu être bluffés par la performance de Scarlett Johansson, qui livre sans doute sa meilleure performance dans le rôle de l’espionne russe.
Nous avons peut-être un peu moins aimé :
- le manque d’utilité de certains personnages ou le manque de clarifications sur le destin d’autres
- l’utilisation du personnage de Taskmaster
Hormis ces détails, Black Widow reste un excellent film et nous vous invitions à lire notre review approfondie qui sortira mercredi prochain. En attendant, dites-nous ce que vous avez pensé du film si vous l’avez vu !
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« Black hole sun
Won’t you come
And wash away the rai…aiiin? »
Eh bien ? Y a aucun problème avec ce film… Pas moche, pas ennuyeux, pas sans la moindre surprise (tout n’est pas contenu dans les bandes annonces), pas produit n’importe comment. Et vraiment Très Bon, plus que ce qu’on ne l’aurait cru.
Aucune raison de sortir des clichés et lieux communs, qui font croire qu’on attend des chefs d’œuvres sophistiqués à chaque coin de rue… Ou qu’il doit exister un modèle absolu de « bon » super héros. Ou de « bonne » super-héroïne. Ou d’une « bonne » femme.
Mais des précisions sur ce dont on disserte, par contre :
Apprendre ou répéter (encore et encore) que les super-héroïnes dans les comics Marvel ont débuté comme moins brutales que les hommes, c’est à dire avec des capacités plus discrètes – mais exponentiellement, bien plus importantes.
Moins indépendantes que chez DC (c’est au moins ça de gagné pour la concurrence)… plus privilégiées que les petites-amies des héros, qui ont été trop longtemps nunuches ou maltraitées (plus de 50 ans pour enfin donner un rôle consistant et formidable à Jane Foster !?!).
Des sortes de « petites sœurs », suffisamment sérieuses pour contrebalancer le côté Adolescent des héros masculins, à une Guêpe ou Miss-Hulk près.
Et quand ce sont en plus des femmes un peu dures et qui ne se forcent pas toujours à être sympathiques, c’est encore mieux – ou pire, pour quelques sensibilités un peu craintives, qui ne retiendraient que leur côté visuellement Sexy.
Elles peuvent pourtant bien être les deux à la fois !?
Natasha Romanoff ? Très compliqué à écrire et à renouveler car c’est un personnage presque cynique, qui a déjà franchi la Ligne (et Oui, ça a toujours des conséquences, y a pas de « c’est la vie, c’est comme ça, pas d’autre solution »).
Ainsi, il n’y a plus d’ambiguïté sur ce qu’elle est capable de faire, jusqu’où elle peut aller si besoin est… là où ses camarades héroïques ne pourront pas toujours se risquer.
En dehors de quelques aventures un peu plus sanglantes ou stylisées – ce qui paraîtrait un peu trop forcé pour une grosse production de cinéma Tout Public – son côté solitaire l’enjoint à retrouver très vite une cellule familiale, pour ne pas perdre totalement toute bonté.
Scarlett Johansson ? Presque 20 ans à disséminer dans sa filmo des rôles de femmes non communes (égéries, « femmes trophées », fatales, clone, alien, cyber, surhumaine, quasi divine…), et pas toujours très chaleureuses, ce qui est sacrément courageux dans un métier d’image où l’on peut vous juger bien sévèrement juste pour ça – tout autant quand on a aussi des formes bien rondes, une voix rauque et (« pire ») des lèvres boudeuses.
Et ce sont baucoup de personnages en quête de douloureuse et impossible émancipation qu’elle ne cesse d’incarner. Il y a bien une démarche concrète personnelle, au long cours, dont le film « Black Widow » se fait également l’écho – à mettre d’ailleurs en parallèle avec les premières séries Disney Plus, qui font de même avec des personnages prometteurs mais jusque là secondaires ou mis de côté, faute de temps scénaristique dans les films.
Florence Pugh ? Toujours savoureuse à jouer les « adorables petits monstres », et on ne s’en lasse pas encore…
Cate Shortland ? Presque autant de temps que Johansson, à mettre en scène des histoires de femmes violemment aux abois… Plutôt discrètement, sans qu’on ne le sache.
Une ligne de plus à ajouter à son C.V.. Marvel Studios est bien l’équivalent d’un Centre de Formation, pour gagner de l’expérience en grosses productions cinématographiques…
Le reste semble une agréable routine, à coup d’acteurs attachants, de scènes d’action un peu plus acrobatiques que la normale, de références MCU car il s’agit toujours d’un Tout indivisible. Il y a moins à craindre ici que pour une franchise plus Adulte, Pop et indépendante telle que « Kingsman ». Sauf que…
Non, c’est bien moins innofensif qu’il n’y paraît. Tout peut se résumer d’une part par les mots Vol, Viol et Violence :
C’est clair, les personnages principaux se caractérisent par le fait qu’on leur a tous volé leur vie, et même profané leurs corps. Et qu’ils s’en sont trop longtemps accommodés, avec pessimisme – peut-être un effet culturel russe.
L’Antagoniste Dreykov n’étant pas plus caricatural que n’importe quel riche proxénète maffieux, qu’il soit ou non russe. Qu’il soit homme ou pas. Preuve que ça n’a rien à voir avec les idéologies communistes, mais plutôt avec la notion de Contrôle absolu.
Bien entendu, comme nous sommes dans un Univers légèrement « Augmenté », peuplé depuis des années de surhumains (et d’une course à l’armement plus conséquente), c’est du Proxénétisme, donc de l’Esclavagisme, qui est lui aussi « Augmenté » à coup de super technologie surréaliste, de QG Secret impossible…
Proxénétisme qui peut aussi valoir de métaphore pour certaines habitudes hollywoodiennes envers les acteurs/actrices, quitte à ce que Marvel Studios tombent eux-mêmes dans les travers qu’ils exposent à travers leur mystérieux Taskmaster. Ou plutôt, leur utilisation de l’identité du Taskmaster, et son exposition médiatique, le rendant robotique et mutique pour ne pas être redondant avec le tout aussi bavard mercenaire Deadpool.
Quant à la Violence, sans être trop rebutante, elle est bien présente et elle fait mal. Certes on tue pour combattre l’horreur meurtrière, mais ça n’est pas sans laisser des marques. Pas du tout un film de super-héros en fait, clairement des anti-super-héros. Donc pas non plus un remake de « Captain America : Le Soldat de l’Hiver ».
Ça va même plus loin en vantant également les « mérites » du Masochisme, dans des séquences de tabassage plutôt gonflées, surprenantes, mais jamais totalement irresponsables.
Car tout ça, en plus de finir de révéler de sombres secrets expliquant de quoi Natasha essaie de se racheter, est là pour amener à une forme de résilience, d’un pas supplémentaire possible pour une forme de paix intérieure… Que nos « héros » désespèrent de trouver.
Ainsi Alexei Shostakov, le pendant inverse de Dreykov, a vu ses idéaux faussés, et vit dans un Passé glorieux fictif. Dans une performance noblement pathétique, faisant écho de manière différente à celle de Chris Hemsworth en 2019, David Harbour s’amuse régulièrement à brouiller les pistes, à être dérangé et dérangeant sans jamais que ça ne soit réduit à du simple comique de service. Mais plutôt à un « père », et un amoureux (de Melina), qui voudrait bien faire mais qui est plein de maladresses touchantes…
C’est aussi là que le film dégaine sa meilleure arme fatale…
On l’a bien vu, celui-ci ne se contente pas de divertir avec du « Super Espionnage », le meilleur, celui qui en met plein la vue, photographié de manière joliment sobre et sombre, avec un bon climax final virevoltant et explosif, et où les héros ont l’intelligence d’avoir des plans d’attaque secrets etc… Normal, l’organisation des productions MCU est égale à celle d’une grosse agence d’espionnage, avec de gros moyens et beaucoup de secrets et de désinformations.
Malgré ça, donc, le film raconte également beaucoup de choses. Mais il propose aussi cinématographiquement une chose que les films MCU n’utilisent pas assez souvent… Du Temps.
« Black Widow » laisse bien plus durer des séquences calmes, douces, tranquilles, où il ne se passe rien à part de voir des personnages vivre et discuter/se disputer entre eux – donc, du temps en plus pour les acteurs pour jouer, avec une gamme suffisamment étendue.
Et permettant de retarder un peu plus longtemps qu’à l’accoutumée le moment où l’Action va redémarrer – sans nous réveiller pour autant, car ce temps suspendu est loin d’être ennuyeux si on est attentif.
Ce qui l’illustre le mieux, c’est la scène inaugurale du film (qui en profite pour faire renouer Marvel Studios avec les génériques de début, reprise de chanson incluse), qui ne fait que nous montrer des gens « vrais », même quand cette petite famille doit s’enfuir pour on ne sait quelle raison.
Avant que, comme d’habitude dans un Marvel (ou autre blockbuster américain), des moments d’action absurdes viennent tout balayer, dans une scène de fuite en forme de Climax un peu exagéré et…
Étonnement, une fois redescendu littéralement sur terre (comme ce sera le cas dans la grande bataille de fin), et même si on nous révèle cette famille transformée tout d’un coup en russes… Ces longs moments de calme et d’introspection vont revenir à divers instants.
Et servir chacun à s’interroger paradoxalement sur la valeur de leur pseudo famille, si de vrais sentiments pouvaient exister entre eux, même si ce sont d’autres qui ont façonnés leurs vies sans leur demander leur avis.
Cela les humanisant tous, alors qu’ils affrontent évidemment des adversaires déshumanisés.
Surtout quand est cité en parallèle amusant l’autre « famille », plus respectable, des Vengeurs, qui a donné à Natasha un statut plus public et iconique (ses fameuses « poses », dont se moque Yelena).
En bref, un film Dense… Empathique et Énergique quand il le faut, produit sans en laisser un peu de côté pour un tas de suites…
Et avec de jolis, quoique pas complétement adroits, Épilogues… pour dire directement (ou non) Adieu à un personnage qui aura passé son existence cinématographique ou comics à se sacrifier pour que des plus vertueux subsistent. Montrant ainsi par ce biais sa propre Vertue, et de vraies envies de Vivre.
Bon Retour en Salles, Marvel !!!! 👍