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COMICS OUT: Poison Ivy

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C’est la fin de saison pour Comics Out, la chronique LGBT de L’Univers des Comics ! Mais pas de panique, avant de nous quitter pour une petite pause bien méritée, nous abordons un dernier personnage en cette période de Comic-Con @ Home : Poison Ivy.


Qui est Poison Ivy ?


Pamela Lilian Isley alias Poison Ivy est un personnage régulier issu de DC Comics, typiquement dans des histoires de ou autour de Batman. Apparue pour la première fois dans le Batman #181 en juin 1966, elle est créée par l’auteur Robert Kanigher et le dessianteur Sheldon Maldoff. Ses origines actuelles ne seront toutefois que relatées dans le Secret Origins #36 en 1988 sous la plume de Neil Gaiman.

Botaniste à Gotham City, elle étudie à l’université avec Alec Holland (le futur Swamp Thing) et Jason Woodrue. Facilement séduite par son professeur, elle accepte que Woodrue lui injecte des poisons et des toxines en guise d’expérience. Elle manquera de mourir à deux reprises à cause de ceux-ci mais en ressortira transformée. Surnommée Poison Ivy, Parmela voit ses pouvoirs grandir et commence des activités criminelles, devenant ainsi une adversaire régulière de Batman. Au-delà d’être immunisée contre tout poison ou toute toxine, elle se retrouve aussi à pouvoir émettre des spores toxiques et contrôler et communiquer avec les végétaux.

Les origines de Pamela en Poison Ivy vont être revues à plusieurs reprises au cours du temps, notamment durant ces dix dernières années. On peut ainsi noter une modification de ses origines lors du reboot de DC de 2011, The New 52, dans lequel Pamela développe des pilules ou autres applications à base de phéromones (comme un rouge à lèvre) mais se retrouve accidentellement en contact avec les produits qu’elle a développé ; ou une altération de son histoire dans sa toute première série solo en 2016, Poison Ivy: Cycle of Life and Death, dans laquelle elle est une botaniste qui arrive à développer des hybrides humains-plantes.

Les plantes garderont toujours une place centrale dans la vie de Pamela Isley, au point d’etre parfois considérée comme une activiste écologiste extrémiste, mais nous ne nous attarderons pas trop sur le sujet aujourd’hui et vous renvoyons vers un numéro de notre Divan des Héros qui analysait la façon de penser du personnage. Au vu de sa popularité, Poison Ivy est déjà apparue dans plusieurs adaptations que ce soit en jeu vidéo ou en version animée (notamment la série animée Batman des années 1990) mais est aussi apparue dans la série Gotham sur la FOX. Subissant plusieurs transformations, elle est successivement interprétée par Clare Foley, Maggie Geha et Peyton List. Cela reste toutefois la série animée Harley Quinn qui reste la seule version à véritablement aborder sa bisexualité. Parlons-en.


Poison Ivy et sa bisexualité


Pamela Isley a déjà été aperçue à de nombreuses reprises dans des flirts ou relations sérieuses, tant bien avec la gent masculine que féminine. Du côté des relations hétérosexuelles, on notera tout particulièrement les allusions constantes de son attirance envers un certain Batman.

On ne peut toutefois pas parler d’une relation d’ordre romantique ou même d’une relation à proprement parlé. Pamela Isley et Bruce Wayne, ni même leurs alter ego Poison Ivy et Batman, n’ont jamais été en couple, bien que durant de nombreuses années, la relation entre les deux personnages s’est toujours limitée à un simple flirt, voire des sentiments non réciproques. Poison Ivy a régulièrement tenté de faire tomber Batman sous son charme, que ce soit simplement par son physique ou par l’une de ses créations (phéromones, rouge à lèvres hypnotisant, etc.). A part une attirance physique de la part du Chevalier noir ou une tension sexuelle palpable, Poison Ivy s’est toujours vu repousser ses avances par Batman.

Poison Ivy a par contre eu une relation homosexuelle notable, à savoir avec Harley Quinn, dont nous vous avions parlé en mars dernier. Ivy et Harley vivent ici une relation réciproque mais relativement ouverte. Leur relation est d’ailleurs souvent considérée comme une relation non-monogame et donc non-exclusive. Bien que Harley Quinn doive encore traiter de temps à autre avec son amour déviant pour le Joker, Ivy n’est toutefois pas aperçue comme allant volontairement voir ailleurs et ne semble pas ressentir le besoin de sortir d’une relation monogame qu’elle entretient avec Harley. 

Poison Ivy est bien bisexuelle mais semble toujours avoir du mal à assumer son attirance pour les femmes, malgré sa relation avec Harley Quinn. Elle s’affiche au final relativement peu avec elle et semble ne pas avoir réellement fait son coming out. A cause de cela, on ne peut malheureusement pas dire que Pamela Isley renvoie une image parfaite de la bisexualité aux lecteurs.

Pamela est toutefois bel et bien bisexuelle, l’assume – peut-être pas entièrement et ouvertement, mais elle l’assume – et peut d’ores et déjà servir de modèle aux jeunes filles qui découvriraient à peine leur bisexualité. Poison Ivy incarne malgré tout la femme sûre d’elle et de son charme, avec une force de volonté à en faire pâlir plus d’un, mais démontrant tout de même une fragilité avec cet aspect de sa personnalité. Malheureusmeent, nous ne pourrons pas empêcher les mauvaises langues de faire des amalgames avec d’autres personnages bisexuels des comics.


Poison Ivy et l’évolution de son image


A l’instar des autres personnages bisexuels abordés cette saison dans Comics Out (John Constantine, Harley Quinn, Daken), la bisexualité de Poison Ivy ne semble pas être prise au sérieux et celle-ci peut malencontreusement être associée à sa personnalité instable. Tout comme Constantine, certains expliqueront sa bisexualité en analogie avec l’absence de frontière claire entre le bien et le mal pour la super-vilaine ; tout comme Harley Quinn, d’autres diront que son statut allant de super-vilaine à anti-héroine relève d’une instabilité mentale ayant donné naissance à sa bisexualité ; ou encore, certains diront que, comme Daken, Pamela Isley utilise avant tout le sexe comme moyen d’arriver à ses fins et qu’il est difficile de la caractériser comme bisexuelle. 

Nous pensons toutefois que toutes ces personnes auraient tort de faire des raccourcis trop aisés et que Pamela est bel et bien bisexuelle et, peut-être justement la plus stable du lot. La relation qu’elle entretient avec Harley est une relation romantique et la différence est qu’elle a toujours du mal à assumer cette partie de sa personnalité. Alors que les personnages précités semblent n’avoir aucun problème avec leur biseuxualité, Pamela n’aurait même tout simplement jamais pensé être bisexuelle avant que Harley Quinn lui suggère que son amitié grandissante et ambigüe avec l’ex-compagne du Joker voudrait peut-être dire qu’elle est amoureuse d’elle. Pamela réfléchira à la question et avouera finalement ses sentiments à Harley.

Depuis maintenant presque dix ans, Pamela et Harley sont en couple dans les comics et font oublier les envolées dignes d’une groupie affamée envers Batman. Il ne faut pas oublier que l’image de Poison Ivy, d’un point de vue romantique, fut ternie dès sa première apparition. Au final, tout comme Catwoman ou Talia al Ghul par exemple, Poison Ivy ne sera qu’une femme de plus à tomber sous le charme de Batman et Bruce Wayne. La voir s’accrocher à cette attirance non réciproque pendant plus de 20 ans aura créé l’association de l’image de Poison Ivy à celle d’une mangeuse d’hommes. Sa relation de longue durée avec Harley Quinn aura permis d’attirer un capital sympathie au personnage, combiné à celui de Harley Quinn, certainement l’un des personnages les plus populaires de DC en ce moment. Sa relation avec Harley ira même jusqu’à être retranscrite à l’écran récemment, au sein de la deuxième saison de la série animée Harley Quinn, où leur liaison s’avère être un des points centraux de l’intrigue.

Malgré les nombreuses adaptations du personnage, il nous reste encore à voir une adaptation live-action plus proche du personnage et de sa sexualité. Un potentiel film Gotham City Sirens pourrait être le point de départ d’une relation entre Ivy et Harley au cinéma et permettrait de faire découvrir cet aspect du personnage au grand public qui n’aurait pas vu la récente série animée.


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