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Votre chronique LGBT super-héroïque préférée revient en cette année 2022. Pour le premier numéro de l’année, Comics Out devait frapper fort, et qui de mieux qu’un personnage avec une volonté incommensurable ? Nous allons en effet parler aujourd’hui du Green Lantern original, Alan Scott, dans ce qui s’annonce d’ores et déjà comme un cas comme il n’en a encore jamais été abordé dans la chronique.
Qui est Alan Scott ?
Vous connaissez peut-être déjà Hal Jordan ou John Stewart, mais Alan Scott fut le premier super-héros à porter le nom de Green Lantern dans les comics. La création du personnage remonte en effet aussi loin qu’en 1940, sorti des esprits de Martin Nodell et Bill Finger pour une première apparition dans le All-American Comics #18.
Alan Scott manque de mourir dans un accident de train mais se rattrape de justesse à une lanterne magique qui le fait devenir le super-héros Green Lantern. Grâce à une bague de sa construction, il peut créer tout ce qui lui vient par l’esprit, avec toutefois un défaut : ses constructions ne sont pas efficaces contre le bois. Alan Scott est ainsi le premier héros à porter le surnom de Green Lantern mais est une version radicalement différente de ce qui se fera par la suite dans la mythologie des Green Lanterns, vu que, contrairement aux Lanterns suivants, Scott ne fait pas partie des Green Lantern Corps, la force de police intergalactique dont font notamment partie Hal Jordan et John Stewart.
Alan Scott est un membre éminent et fondateur de la Justice Society of America, l’équipe qui précédait la Justice League dans les comics. Lors de l’Age d’argent des comics, il est révélé qu’Alan Scott et ses comparses de la JSA vivent en réalité sur une terre alternative, Earth-2, et Scott se voit relégué comme héros de seconde zone, voyant Hal Jordan devenir le Green Lantern d’Earth-1. Cependant, les évènements de Crisis on Infinite Earths remettront Scott sur les devants de la scène : Earth-2 est détruite et Scott se retrouve à vivre sur Earth-Prime, seule et unique terre désormais. Prenant par la suite le surnom de Sentinel, il deviendra le membre fondateur d’une nouvelle JSA.
Les nombreux reboots des années 2010 auront vu Alan Scott rentrer et sortir de scène à plusieurs reprises. Le reboot The New 52 supprime carrément l’existence de la JSA et d’Alan Scott d’Earth-1, réintroduisant une Earth-2 avec un Alan Scott beaucoup plus jeune. Les manipulations de Doctor Manhattan dans Doomsday Clock seront toutefois dévoilées et corrigées dans ce même comics, voyant la JSA être réinstaurée dans le DC Universe en 2019 après les évènements de Dark Nights: Death Metal. Depuis lors, Alan Scott est de retour et a repris le surnom de Sentinel, et a même rejoint une équipe de super-héros défendant la terre des menaces du nouveau multivers, une équipe intitulée Totality.
Parmi les changements qu’Alan Scott a subi au cours du temps, il faut aussi savoir qu’Alan Scott fait désormais partie de la communauté LGBTQ+. Parlons-en dans la section suivante.
Alan Scott et son homosexualité
Après plus de 70 ans d’existence du personnage, le reboot de DC Comics The New 52 est l’occasion en 2011 de réintroduire Alan Scott sous de nouveaux jours. Le héros est en l’occurence réintroduit au sein de la série Earth 2, une série de comics explorant la nouvelle réalité alternative d’Earth-2 à la suite du reboot du multivers DC. Alan Scott est un jeune homme dynamique à la tête de GBC Productions et – grosse nouveauté – il est gay. Au delà de relater des nouvelles origines en tant que Green Lantern, Earth 2 introduit aussi un Alan Scott avec une orientation sexuelle différente de celle qu’on connaissait jusqu’alors. Pendant près de 70 ans, le super-héros avait en effet été dépeint comme hétérosexuel, avait même été marié et eu des enfants (les super-héros Obsidian et Jade).
Retour à la jeunesse d’Alan Scott donc dans Earth 2 et le jeune Scott est en couple avec Sam Zhao, un autre jeune homme sans autre réelle backstory. Nous n’aurons cependant pas l’occasion de voir le couple heureux très longtemps car l’accident qui transformera Scott en Green Lantern sera aussi la cause de la disparition de son petit ami. Alan allait demander Sam en mariage et c’est finalement sa bague de fiançailles qui devient sa bague de Green Lantern, le nouveau super-héros gardant ainsi toujours sur lui son petit ami décédé.
Lorsque la série Earth 2 s’est terminée, il aura ensuite fallu attendre les évènements de Doomsday Clock pour revoir Alan Scott. Une fois réintroduit dans le DC Universe (le nouveau nom d’Earth-1), Scott a une nouvelle fois son ancienne apparence de toujours et reprend le surnom de Sentinel. Par contre, les scénaristes décident de conserver l’homosexualité du personnage et Scott est alors considéré comme gay rétroactivement depuis sa création. Il sort du placard à son retour et l’annonce à ses enfants lorsqu’il les retrouve. Alan Scott montre ainsi un exemple de père homosexuel assumant son orientation sexuelle après l’avoir refoulée pendant plusieurs années, au point de se complaire dans une relation hétérosexuelle et d’avoir des enfants. Il s’agit ici évidemment d’un cas bien particulier car nous parlons d’une reconnaissance rétroactive (“retcon”) car le personnage n’est pas réellement resté dans le placard pendant 70 ans et s’est marié et a eu des enfants parce qu’il le souhaitait. Il reste assez intéressant de voir l’impact qu’un coming out peut avoir sur la vie d’un personnage.
Alan Scott et l’évolution de son image
Dès sa parution, la version 2012 d’Alan Scott a fait couler beaucoup d’encre. En effet, pourquoi avoir attendu si longtemps pour repenser l’orientation sexuelle d’un personnage majeur des comics ? Et surtout, pourquoi Alan Scott ? Des interrogations dont la persistance a rapidement poussé l’auteur d’Earth 2, James Robinson, à prendre la parole pour justifier ses choix dans les colonnes de The Advocate :
Ça a commencé il y a environ 8 mois quand j’ai commencé à assembler l’équipe d’Earth 2. Quand la décision de rebooter l’univers DC et de rajeunir la Société de justice d’Amérique a été prise, j’ai réalisé que nous allions perdre des personnages formidables. Dans la continuité antérieure de l’univers DC, Alan Scott était un héros plus âgé, sur le terrain depuis longtemps, et père d’un fils gay, un super-héros nommé Obsidian. Puisqu’Alan redevenait jeune, j’ai pensé qu’il était dommage de perdre un personnage homo. Je voulais qu’il y ait autant de diversité que possible dans le livre, et je me suis dit “Pourquoi ne rendons-nous pas Alan Scott gay ? Pourquoi le leader de la Société de justice ne serait-il pas un homosexuel ?
Ainsi, le choix d’Alan Scott s’est imposé comme une évidence aux yeux du scénariste et de son équipe qui ont vu en Green Lantern l’occasion de, finalement, brosser le portrait d’un personnage gay de façon définitivement positive, puisque ce dernier se trouve être un homme très apprécié (tant des autres personnages que des lecteurs), leader naturel, incontesté, et homosexuel assumé.
De fait, il s’agit surtout désormais pour les scénaristes et producteurs de comics de refléter davantage la réalité du monde actuel. Raison pour laquelle il eût été totalement inenvisageable, pour le Alan Scott des années 1940, d’être gay. Figure virile et patriotique, archétype du parfait citoyen, porte-drapeau des valeurs démocratiques et défenseur d’un monde libre, le Green Lantern des années 1940, aux vues de son influence sur les esprits juvéniles et des mœurs de la société de cette époque n’aurait donc, logiquement, pas pu être ouvertement homosexuel sous peine, à n’en pas douter, de forte censure.
Le choix de James Robinson et des équipes DC de se tourner vers le Green Lantern d’Alan Scott afin d’introduire un super-héros homosexuel est donc une décision à la fois symbolique et mûrement réfléchie, mue par l’intime conviction que ce changement, cette évolution serait bénéfique tant pour la société que pour la communauté et la cause LGBTQ elles-mêmes. De plus, on ne peut nier la volonté d’une part de dépoussiérer les stéréotypes encore bien ancrés dans les romans graphiques, de faire bouger les barrières de style et de genre et, d’autre part, de façon plus subtile, de faire un pied-de-nez à la société bienpensante américaine de l’après-guerre certes, mais toujours bien présente, à l‘image de l’association conservatrice One Million Moms, qui ne s’est pas priver d’appeler au boycott du comics Earth 2.
Mais succès il y aura quoi qu’il arrive pour le Green Lantern original, au point d’être encore aujourd’hui une figure de proue, non seulement de la Justice Society et des héros de l’âge d’or, mais aussi désormais de la communauté LGBTQ+. Alan Scott aura l’occasion d’être porté à l’écran dans la future série Green Lantern, et il a d’ores et déjà été confirmé que le personnage sera aussi gay dans la série. Définitivement un pas de plus en avant pour le héros des années 1940.
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