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3 réalisatrices qui ont mis en avant des personnages féminins des comics

Des réalisatrices qui ont transmis leurs messages à travers leurs films

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En ce mois de mars, souvent synonyme par extension du mois des droits de la femme, notre Focus se penchera aujourd’hui sur des femmes qui ont récemment été à la tête de films de super-héros. Qu’elles aient travaillé chez Marvel Studios ou DC Films, ces trois réalisatrices ont en commun d’avoir réalisé au moins un film adapté de comics et centré au moins en partie sur une ou des personnages féminins des comics. Entre volonté de faire connaitre ces personnages et l’envie de faire passer des messages à travers leurs films, ces trois réalisatrices ont d’ores et déjà marqué de leur nom l’industrie du comics au cinéma.


Cate Shortland


L’australienne Cate Shortland ouvre notre liste de réalisatrices ayant mis en avant des personnages féminins de comics. C’est en l’occurence sur le premier film de la Phase 4 du Marvel Cinematic Universe, le très attendu Black Widow, qu’on la retrouve.

Cate Shortland est la première femme à réaliser un film du Marvel Cinematic Universe après 23 films, ou plus précisément la première femme à en réaliser un seule, après qu’Anna Boden ait co-réalisé Captain Marvel avec Ryan Fleck en 2019. Black Widow sort en 2021, et il aura donc fallu attendre 13 ans pour voir une femme réaliser un film de Marvel Studios. La procédure de sélection de la réalisatrice fut dans ce cadre assez pointilleux.

La sélection de Shortland et le développement du film s’est en l’occurence réalisé en duo avec Scarlett Johansson, bien sûre connue pour interpréter le rôle principal du film (Natasha Romanoff / Black Widow), mais qui officiait aussi pour la première fois en tant que productrice. C’est donc dans ce cadre que le choix de Johansson s’est porté sur Cate Shortland, qui avait réussi à faire évoluer ses jeunes protagonistes féminines au sein de ses précédentes longs-métrages, Somersault et Lore.

Shortland et Johansson ont fortement mis l’accent sur l’exploration du passé de Natasha Romanoff. L’avantage d’attaquer un personnage déjà apparu dans sept films auparavant permettait à Shortland d’éviter la case présentation et de rentrer davantage dans le coeur de l’héroïne. Malgré ses nombreuses apparitions précédentes, les origines de l’espionne russe n’avaient jamais été abordées en profondeur, ce que Shortland s’est empressée de faire dans le premier film solo de Black Widow.

Par son traitement de Black Widow, Cate Shortland met en avant la vulnérabilité enfouie de Natasha Romanoff et la force d’esprit de celle-ci, montrant que chaque femme peut surmonter n’importe quel obstacle dans la vie. En alliant cette démonstration avec la présence d’une famille autour d’elle, la réalisatrice fait aussi renouer des liens à Natasha Romanoff. La membre des Avengers ne sera ainsi pas la seule femme forte représentée dans le film, celle-ci partageant l’affiche avec Yelena Belova (Florence Pugh), la soeur de coeur de Natasha, une jeune fille à l’esprit plus léger mais au passé tout aussi lourd ; et Melina Vostokoff (Rachel Weisz), qui démontre qu’une espionne peut être plus qu’une combattante en étant aussi une scientifique. Enfin, Shortland avait aussi voulu mettre en avant la diversité au sein des Black Widows, permettant à chacune de se reconnaitre de par les différentes origines ethniques des jeunes femmes mises en avant dans le film.


Patty Jenkins


Si on passe du côté de DC Comics, la réalisatrice suivante dans notre liste n’est autre que Patty Jenkins, qui est depuis fortement associée au personnage de Wonder Woman.

Avec le premier film solo de l’héroïne, Wonder Woman en 2017, Patty Jenkins devient la première femme à réaliser un film de super-héros et cela ira même plus loin que ce titre honorifique, vu que le film lui vaudra d’obtenir le meilleur premier week-end au box office pour une réalisatrice. Et pourtant, Jenkins n’était pas le premier choix de Warner Bros, qui s’étaient portés sur Michelle MacLaren au départ. Après le départ de celle-ci, Jenkins a finalement obtenu le poste et reste à ce jour la réalisatrice des films Wonder Woman.

La réalisatrice est peut-être, à l’instar du personnage principal du film, une guerrière. Lors des négociations pour un deuxième film, Jenkins quitte le projet pour des raisons de salaire insuffisant mais arrivera à avoir raison et obtiendra un salaire estimé entre 7 et 9 millions de dollars. La suite du film, Wonder Woman 1984, sort ainsi fin 2020 et Jenkins est déjà attachée à la réalisation d’un Wonder Woman 3 ainsi qu’à l’écriture et production d’un film dérivé sur les Amazones.

Il n’y a pas que pour son salaire pour lequel Patty Jenkins s’est battue. Elle a insisté pour que des thèmes féministes se retrouvent dans Wonder Woman et pour que l’origine des Amazones les dépeigne véritablement comme des guerrières et non des victimes. Par son développement de l’histoire, Jenkins voulait que les spectateurs comprennent que les véritables vilains du film étaient les humains et non un quelconque vilain surnaturel.

Au final, à travers Wonder Woman et Wonder Woman 1984, Patty Jenkins lutte contre la victimisation des femmes. Dans ces films, ce sont les femmes en général, et Wonder Woman en particulier, qui arrivent à la rescousse des hommes pour gagner le combat. Le portrait de Wonder Woman est notamment bien dressé également grâce à l’interprétation de Gal Gadot, qui s’implique de plus en plus dans les films et s’est prise d’amitié pour la réalisatrice, luttant elle aussi pour différentes causes dont l’égalité hommes-femmes. Enfin, c’est ici aussi la diversité qui règne sur l’île de Themyscira, vu qu’on retrouve des Amazones de toutes origines ethniques, quelque chose qui était aussi dans la volonté de la production du film.


Chloé Zhao


Suivant directement sur les pas de Cate Shortland, nous avons ensuite une autre réalisatrice ayant travaillé sur un récent film du Marvel Cinematic Universe, Eternals, en la personne de la réalisatrice Chloe Zhao.

Après Cate Shortland, Chloe Zhao est ainsi la deuxième femme à réaliser seule un film de Marvel Studios. Il s’agit toutefois de la première à écrire ET réaliser son film, et de plus un film d’ensemble (par opposition à un film solo comme Black Widow).

Zhao a notamment obtenu le poste en se proposant d’elle-même à Kevin Feige, Président de Marvel Studios, étant elle-même fan du MCU et voulant apporter sa patte personnelle telle que sa capacité à faire du world-building tout en conservant une intimité entre les personnages dans le développement de leur histoire. Zhao devance ainsi d’autres réalisatrices telles que Nicole Kassell et Cristina Gallego dans le choix de Marvel Studios.

La réalisatrice voulait avant tout se plonger dans l’histoire, comme elle en a l’habitude, et cherchait à créer une connexion visible à l’écran. C’est notamment ce qui s’est passé avec les personnages de Makkari et Druig, dont l’alchimie entre les personnages a donné naissance à d’autres moments d’intimité entre les personnages, décidés par la réalisatrice lors du tournage.

Au final, Eternals raconte une histoire de famille entre ces différents personnages envoyés sur terre. Malgré la diversité de leurs personnalités, pouvoirs, ethnies et capacités physiques, les différents personnages démontrent une solidarité sans faille à travers plus de 5000 ans d’histoire. Eternals peut ainsi se targuer d’avoir autant de femmes que d’hommes dans son groupe d’acteurs principaux (5 contre 5), de mettre en avant le premier super-héros ouvertement gay du MCU (Phastos) et la première super-héroïne sourde dans un film (Makkari).


Il s’agit de trois réalisatrices parmi d’autres, mais très peu ont encore eu l’occasion de réaliser seules un film de comics. On aurait pu parler de Gina Prince-Bythewood, première femme noire à réaliser un film adapté de comics (The Old Guard) ou de Nia DaCosta, qui deviendra la plus jeune réalisatrice à la têt d’un film de Marvel Studios avec le prochain The Marvels. La réalisation de films adaptés de comics tend à se diversifier et on ne peut qu’espérer voir davantage de femmes réaliser des films de ce genre à l’avenir.


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