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Si vous avez lu le titre, il ne sert à rien de tourner autour du pot plus longtemps : Black Widow est enfin en vedette de notre chronique 100% girl power, Power Girls ! L’héroïne badass de Marvel s’invite dans ce nouveau numéro et nous allons justement voir si celle-ci est plus qu’une femme fatale (spoiler : certainement). Mais avant tout, connaissez-vous Black Widow ?
Qui est Black Widow ?
La Black Widow originelle, Natalia Alianovna Romanova, parfois anglicisée en tant que Natasha Romanoff, fut créée en 1964 par Stan Lee, Don Rico et Don Heck et est apparue pour la première fois dans le Tales of Suspense #52.
Pourtant, sa première apparition est loin de l’héroïne qu’on connait aujourd’hui. Natasha fut élevée pour devenir une espionne de l’URSS, entrainée et modifiée génétiquement dès son plus jeune âge par le programme Red Room. On lui implante aussi de faux souvenirs afin qu’elle conserve son allégeance à l’Union Soviétique. Elle devient la meilleure de la Red Room et obtient le nom de code Black Widow avant d’être envoyée pour sa première mission d’infiltration aux Etats-Unis.
Sa première mission est d’assister Boris Turgenov pour assassiner Anton Vanko, un scientifique soviétique ayant trahi l’URSS et travaillant désormais pour Tony Stark. C’est de cette manière que Black Widow fera la rencontre de Tony Stark et qu’elle combattra son alter ego super-héroïque, Iron Man. Elle persuadera l’archer Hawkeye de l’aider pour éliminer Iron Man par la suite, mais toujours sans succès. Malgré une “reprogrammation” par la Red Room, Black Widow s’éloignera de plus en plus des principes soviétiques et trahit l’URSS à son tour. Elle reste alors en sol américain et rejoint les Avengers, équipe avec laquelle elle est le plus souvent associée.
Ce n’est pourtant pas la seule équipe dont Black Widow fera partie. Elle devient rapidement une agent de l’organisation d’espionnage S.H.I.E.L.D. sur demande de Nick Fury. Elle fera ainsi à un moment partie de l’équipe black-ops des Avengers, les Secret Avengers, et a aussi fait partie d’une équipe n’ayant pas duré très longtemps, les Champions, où elle officiait à Los Angeles en compagnie de Ghost Rider, Hercule, Angel et Iceman.
Black Widow prendra part à tous les évènements majeurs de Marvel Comics comme Civil War, Dark Reign ou encore Secret Empire. Le grand public la connait cependant pour ses multiples apparitions dans le Marvel Cinematic Universe. Scarlett Johansson y incarne l’espionne russe depuis 2010, étant apparue dans pas moins de 8 films dans un rôle majeur, dont les quatre films Avengers et un film solo, Black Widow, sorti en 2021.
Black Widow et sa féminité
Quand on pense à une femme puissante et charismatique chez Marvel, on pense souvent à Black Widow, et non sans raison. Natasha Romanoff incarne en effet l’héroïne badass et sexy que beaucoup de fans de comics décriraient comme l’archétype de la super-héroïne de comics. Grâce à son entrainement d’espionne, Black Widow sait en effet se défendre toute seule – elle est d’ailleurs même mieux entrainée que beaucoup de personnages masculins – et elle sait également user de son charme, entrainée pour être une femme fatale par l’URSS.
Nous aurions tort de cantonner Black Widow uniquement à son physique. Natasha Romanoff est aussi une femme très intelligente, qui fut également formée dans l’infiltration, la manipulation et l’analyse de situations de conflit, arrivant à se sortir de situations délicates. Elle a également démontré des capacités informatiques lui permettant de hacker des serveurs et d’obtenir des informations, comme par exemple pour démanteler un traffic sur le dark web.
De par son passé, Natasha Romanoff est une femme qui a eu pas mal de déboires mais qui a su s’en sortir. Elle a démontré une énorme force d’esprit pour se sortir de sa situation initiale. Entrainée de force durant toute sa jeunesse et envoyée en mission par l’URSS, elle finira par suivre sa propre voie et aura le courage de trahir l’Union soviétique. A partir de ce moment-là, elle mettra un point d’honneur à rester elle-même quoi qu’il arrive, non seulement en ne subissant plus de lavage de cerveau, mais aussi d’un point de vue figuré en faisant ses propres choix et en s’écoutant.
De par cette volonté de rester elle-même, Black Widow peut clairement être considérée comme un modèle d’indépendance et de façonnement identitaire pour les jeunes femmes qui aspirent à vivre leur propre vie. A vrai dire, un tel exemple peut servir de modèle à tout un chacun, car être soi-même est peut-être ce qu’il y a de plus important. Natasha le dit même quand elle rencontre Yelena Belova, une jeune fille entrainée par la Red Room et voulant devenir la nouvelle Black Widow en battant Natasha : “pourquoi devenir Black Widow, quand tu peux être Yelena Belova ?”.
De par son histoire et ses choix dans la vie, c’est sans doute par cela que Black Widow est une véritable power girl, encore plus que par ses capacités physiques. C’est une femme qui veut sans cesse être plus proche de la meilleure version d’elle-même, faisant la justice pour se racheter. Mais elle est aussi une femme qui veut transmettre ses valeurs et elle s’identifie souvent aux jeunes femmes opprimées, les aidant à s’affirmer et à définir leur propre identité.
Black Widow et l’évolution de son image
Pourtant, Black Widow en aura parcouru du chemin pour devenir le personnage qu’elle est aujourd’hui. Au départ créée comme ce qui pourrait s’apparenter à un cliché aujourd’hui, mais qui était la réalité de l’époque en pleine guerre froide, elle était une énième ennemie en provenance de l’URSS, venant menacer les héros américains. Black Widow se rapprochait d’autant plus du cliché de l’époque qu’elle avait trait à l’espionnage russe que les agences de services secrets américains redoutaient.
Black Widow était aussi surtout une vilaine. Il n’aura fallu certes pas très longtemps avant de la voir passer du côté des héros, mais c’est grâce au succès du personnage que celle-ci a pu prendre un virage dans son histoire. Là aussi, rien de bien novateur pour l’époque que d’avoir une vilaine devenant une héroïne, vu que c’était quasiment le cas pour tous les nouveaux membres des Avengers de l’époque (Hawkeye, Scarlet Witch, Quicksilver, …). C’est cependant bel et bien au sein des Avengers puis dans des aventures solo que l’identité de Black Widow se façonnera petit à petit.
S’il est vrai que les premières décennies du personnage auront tendance à la prendre pour un coeur d’artichaut, s’emmourachant successivement de Hawkeye, Daredevil ou encore Hercule, ces multiples apparitions auront aussi été l’occasion d’augmenter la visibilité, et donc aussi la popularité du personnage. Elle s’immisce dans la série de Daredevil, qui sera même renommée Daredevil & Black Widow pendant plusieurs numéros, et elle obtiendra ses premières séries solo après la fin du team-up avec l’Homme sans peur.
Bien évidemment, la popularité de Black Widow et l’accentuation de sa personnalité n’auront jamais été aussi fortes que durant ces dernières années. Parmi les raisons, on peut citer la montée en puissance des personnages féminins au sein des comics (qui vaudra d’ailleurs à la plus récente série Black Widow de Kelly Thompson d’être lauréate d’un Eisner Award), mais aussi l’adaptation du personnage au sein du Marvel Cinematic Universe.
Connaissant une trajectoire assez similaire aux comics, le personnage est alors campé par Scarlett Johansson et son adaptation au cinéma permettra même d’aborder d’autres aspects du personnage, et par ce biais des grands sujets peu abordés au sujet des femmes, comme la stérilité et le vide maternel qui peut être ressenti chez certaines femmes stériles, ou, d’un point de vue plus positif, l’amitié homme-femme, incarnée ici par l’amitié profonde entre Black Widow et Hawkeye.
On peut le dire, Black Widow est sans doute l’un des meilleurs exemples de power girls existant au sein des comics. Indépendante, femme fatale, intelligente et avec une identité forte et des valeurs à promouvoir, Natasha Romanoff sert de modèle pour beaucoup, quel que soit le sexe. Les adaptations du personnage ont même creusé davantage l’identité du personnage, ce qui est rarement le cas, aidant à façonner son identité tant sur papier qu’à l’écran. Finalement, n’est-ce pas ça une power girl moderne ?
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