L'Univers des Comics

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KNOW YOUR CLASSICS: Spider-Man par Todd McFarlane

Connaissez vos classiques !

La recommandation de Timo

Le mois de décembre est souvent synonyme de fêtes de fin d’année et, pour ce mois particulier, je ne peux que vous recommander The Marvel Nightmare Art of Peach MomokoQue ce soit pour l’offrir à quelqu’un ou se l’offrir soi-même, cet ouvrage qui regroupe de multiples dessins de la dessinatrice Peach Momoko en mettra plein les yeux !

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Après Old But Gold, bienvenue dans une autre toute nouvelle chronique de L’Univers des Comics pour cette saison 2023-2024 : Know Your Classics. Ensemble, nous parcourrons les années à la découverte des grands classiques des comics, ceux qui ont marqué l’industrie du comics de leur empreinte et qui, pourtant, n’ont jamais obtenu de prix. Parcourant les années en parallèle de Old But Gold, la première saison de Know Your Classics se centrera sur les années 1987 à 1990. Pour commencer, ce premier numéro s’apprête déjà à présenter un monument : le Spider-Man de Todd McFarlane.


Spider-Man : de quoi parle-t-on ?


La série Spider-Man est une série mensuelle qui fut publiée chez Marvel Comics entre 1990 et 1998 pour un total de 99 numéros, incluant un numéro spécial #-1. La série a par la suite été publiée sous forme de tomes regroupant plusieurs numéros (trade paperbacks et hardcovers), que ce soit des tomes centrés uniquement sur Spider-Man, ou d’autres incluant des crossovers avec les autres titres de l’homme-araignée de l’époque. En français, la série était d’abord publiée en intégrale chez Semic avant que les droits de publication Marvel passent chez Panini Comics, alors une filiale de Marvel Entertainment. Actuellement on peut y lire la série à travers les omnibus La Saga des Clones en crossover avec les autres titres de Spider-Man, mais aussi le premier arc narratif de la série, devenu culte, “Torment”, dans l’édition Must-Have Spider-Man : Tourments, que vous pouvez retrouver en fin d’article.

Comme expliqué dans notre série PubliStory of Spider-Man, Spider-Man devient à l’époque la troisième série solo de Spider-Man publiée mensuellement par Marvel Comics, aux côtés de l’originelle Amazing Spider-Man et de Spectacular Spider-Man. Le but d’une telle série est au départ de donner une liberté totale (scénario et dessin) à des artistes de talent. Ce concept ne dura cependant que deux ans avant de voir la série devenir une série solo de Spidey à l’instar d’Amazing et Spectacular Spider-Man vu que les différents titres de l’homme-araignée commencent à faire des crossovers de plus en plus réguliers, comme les grandes sagas des années 1990, “Maximum Carnage” et surtout “The Clone Saga”.

Le premier arc narratif “Torments”, qui a contribué à rendre la série culte (on en parle plus bas) suit évidemment le personnage de Spider-Man alias Peter Parker, un garçon qui s’est fait mordre par une araignée radioactive et a développé des pouvoirs d’araignée qu’il utilise pour défendre les rues de New York. Spidey est alors confronté au retour du super-vilain le Lézard, qui est mystérieusement dénué de conscience et est lâché en ville dans une folie meurtrière.

D’autres histoires du même acabit seront publiées par la suite dans la série, dont l’arc narratif au nom équivoque “Revenge of the Sinister Six“, avant que la série se retrouve mêlée aux crossovers de Spider-Man. Ainsi, elle prend une place importante dans “The Clone Saga” en étant l’un des deux titres à se centrer sur le clone de Spider-Man Ben Reilly en 1994, le voyant même devenir Spider-Man au sein de la série en 1996. Peter Parker reviendra ensuite dans le costume du super-héros fin 1996, renommant la série Peter Parker: Spider-Man à partir du numéro 75 et jusqu’à sa conclusion en 1998.


Les artistes derrière Spider-Man


En neuf ans d’existence et 99 numéros, la série Spider-Man est évidemment passée entre les mains de plusieurs auteurs et dessinateurs. On pourrait y citer Erik Larsen, qui a écrit et dessiné les numéros 18 à 23 ou encore Howard Mackie qui a écrit toute la seconde moitié de la série, à partir du numéro 44. Toutefois, ce sont sans doute les 16 premiers numéros qui ont donné le ton de la série et ont eu le plus d’impact en tant que série solo et, à ses débuts, Spider-Man était alors écrite et dessinée par Todd McFarlane.

Todd McFarlane est un auteur et dessinateur canadien qui fit ses débuts dans l’industrie du comics à l’âge de 23 ans en 1984. Dessinant par ci par là pour les deux éditeurs majeurs que sont Marvel et DC Comics, il se fera ensuite connaitre grâce à un run au dessin sur Infinity Inc. chez DC de 1985 à 1987 et un autre sur The Incredible Hulk chez Marvel entre 1987 et 1988. C’est face à ce succès et le talent démontré qu’il sera ensuite repris pour dessiner le titre le plus populaire de Marvel à l’époque, The Amazing Spider-Man, à partir de 1988, le propulsant au rang de superstar des comics.

C’est dans ce cadre que Marvel proposèrent à McFarlane, avide de raconter ses propres histoires, d’avoir son propre titre de Spider-Man, qu’il écrirait et dessinerait. Ceci donna donc naissance à Spider-Man, sur lequel il travailla de 1990 à 1991, année où McFarlane quitta carrément Marvel Comics, avec un ras-le-bol des interférences éditoriales et des demandes grandissantes face au succès de ses créations.

Ceci mènera McFarlane à faire équipe avec les dessinateurs Erik Larsen, Jim Lee, Rob Liefeld, Whilce Portacio, Marc Silvestri et Jim Valentino, revendiquant chez Marvel de changer la façon de fonctionner de l’éditeur. Les éditeurs majeurs de comics fonctionnaient à l’époque (et encore actuellement) à la commande et toutes les histoires et tous les personnages créés appartiennent alors à la maison d’édition et non aux artistes qui les ont créés. C’est face à ce phénomène et au ras-le-bol général que ce collectif d’artistes dont McFarlane fait partie quittera collectivement Marvel pour fonder en 1992 la maison d’édition Image Comics, aujourd’hui troisième éditeur dans le marché des comics derrière Marvel et DC et premier éditeur indépendant, dont Todd McFarlane est le président.

C’est au sein d’Image Comics que Todd McFarlane pourra libérer toute sa créativité, concevant notamment le personnage de Spawn et sa série de comics éponyme. Les studios de comics Todd McFarlane Productions, studios créatifs publiant chez Image Comics, se développeront ensuite en Todd McFarlane Entertainment, produisant aussi des clips musicaux animés, comme les cultissimes Do the Evolution de Pearl Jam et Freak on a Leash de Korn, et incluant aussi la ligne de figurines de haute qualité McFarlane Toys.


Quel impact a eu Spider-Man ?


Les débuts du comics Spider-Man de Todd McFarlane ont eu un impact sur l’industrie du comics à plusieurs niveaux. Bien sûr, si nous nous penchons d’abord sur son contenu, l’arc narratif “Torments” qui débuta la série reste encore à ce jour l’un des comics les plus violents de l’homme-araignée.

Cette violence s’exprime évidemment visuellement, voyant parfois des images assez crues, un Spider-Man agonisant et pléthore d’effusions d’hémoglobine. La tension était dépeinte à travers le style de dessin de McFarlane, très innovateur pour l’époque et très cinématographique dans la façon de dérouler l’histoire. Mais la violence s’exprime aussi à travers les sujets, comme par exemple l’arc narratif “Perceptions” qui voyait Spidey devoir faire face à des cas de corruption policière, de meurtres et même de viols d’enfants. Ces thèmes extrêmement sombres devenaient fort critiqués par les éditeurs chez Marvel et voyaient parfois les comic book stores refuser de le vendre. Ces raisons ne furent que des raisons supplémentaires qui ont mené Todd McFarlane à quitter Marvel.

Cela n’empêchera toutefois pas la série Spider-Man de devenir culte dès ses débuts, se vendant à plus de 2,5 millions d’exemplaires. Tant par son contenu (innovation des dessins et thèmes sombres peu abordés pour un super-héros) que par ses résultats financiers, Spider-Man est considéré comme l’un des comics qui a initié l’Âge Moderne des Comics. Il est aussi considéré comme LE comics qui a lancé le principe de variant covers et le marché spéculatif autour de celles-ci. En effet, tablant sur la popularité de McFarlane, Marvel avaient pour la première fois publié le comics dans différentes couvertures dessinées par l’artiste et considérées (et vendues) comme collector.

Quand on regarde l’Histoire d’un peu plus loin, on ne peut s’empêcher de voir l’impact que Spider-Man aura eu sur l’industrie du comics et la montée en popularité des comics indépendants. Comme expliqué plus haut, Spider-Man est le dernier comics sur lequel McFarlane travaillait avant d’aller fonder Image Comics, désormais considéré comme le plus gros éditeur de comics indépendants, avec plus de 10 % de parts de marché, et surtout un modèle de créations détenues par leurs créateurs qui est maintenant utilisé par tous les éditeurs indépendants.

Enfin, Spider-Man, rétrospectivement, fut sans doute un bac à sable pour Todd McFarlane pour s’essayer à des styles artistiques et thèmes peu abordés dans l’industrie du comics à l’époque. Que ce soit au niveau du ton, des thèmes ou du style, au-delà du fait qu’il s’agisse du même auteur/dessinateur, on ne peut que remarquer les similitudes entre Spider-Man et Spawn, le comics que McFarlane créera peu de temps après avoir fondé Image Comics. Aujourd’hui, Spawn est la plus longue série de comics en cours chez Image et s’est étoffée en un véritable univers dont le côté sombre fait son succès. A croire que Spider-Man devait exister pour que Spawn puisse naitre.

édition must-have de Spider-Man : Tourments
Spider-Man : Tourments par Todd McFarlane

Chaque mois, nous produisons aussi six autres chroniques variées : Old But Gold, qui présente des comics primés aux Eisner et Harvey Awards (le premier numéro : Kings in Disguise) ; Comics Out, qui présente des comics LGBTQ+ (dernier numéro sur un personnage : Northstar) ; Power Girls, qui se centre sur les personnages féminins des comics (le mois dernier : Power Girl)The Dark Side, qui présente les vilains des comics (le mois dernier : Magneto) ; Agent Double, qui présente des acteurs/actrices ayant joué au moins deux rôles de comics (le mois dernier : Marwan Kenzari) ; et le Top 5, qui présente un sujet différent chaque mois, comme le TOP 5 des annonces de la San Diego Comic-Con le mois dernier.

Et si vous aimez notre contenu original, ne manquez pas nos séries d’articles UDC Original comme Les Armures d’Iron Man dans le MCU, la série qui compte déjà deux saisons PubliStory, et la toute nouvelle Into the Writer-Verse.

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