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OLD BUT GOLD: Elektra Lives Again

Déterrons les pépites

La nouvelle édition à avoir dans sa bibliothèque !

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Old But Gold est de retour en ce mois d’avril et que faire de mieux que de déterrer une autre pépite ? Aujourd’hui, c’est Elektra Lives Again qui revient sous les spotlights. Mais avant toute chose, laissez-nous vous expliquer de quoi il s’agit.


Elektra Lives Again : de quoi parle-t-on ?


Elektra Lives Again est un roman graphique publié en 1990 sous le label désormais défunt Epic Comics, qui appartenait à Marvel Comics et permettait plus de liberté aux créateurs et ne respectait pas les règles de la Comics Code Authority. Face à son succès, le roman graphique a par la suite été réédité sous de nombreux formats et sa plus récente réédition l’a vu être inclus dans le tome omnibus Elektra by Frank Miller & Bill Sienkiewicz, aux côtés notamment de la mini-série Elektra: Assassin.

Face à son succès, Elektra Lives Again a été traduit et réédité à de nombreuses reprises chez nous. AInsi, dès son année de parution en 1990, le roman graphique traverse déjà l’Atlantique et est publié chez le défunt éditeur Comics USA sous le titre Elektra : Le retour. Plus tard dans les années 1990, Marvel France est créé et publie les oeuvres de Marvel Comics, rééditant notamment en 1998 le roman graphique qui nous intéresse aujourd’hui sous le titre Elektra ressuscitée. La franchise Marvel étant ensuite dispatchée à travers divers éditeurs, c’est Glénat qui réédite le comics en 2001, tout comme au départ sous le titre Elektra : Le retour. C’est ensuite Panini Comics qui hérité des droits de publication de Marvel qui a réédité l’œuvre depuis, à la fois en commun avec d’autres dans l’omnibus Elektra par Frank Miller (qui correspond à l’omnibus en VO cité plus haut) mais aussi en solo sous un nouveau titre : Elektra renait à la vie. Ce dernier a notamment bénéficié de rééditions spéciales : une pour ses 20 ans et la plus récente en 2021 dans un format géant.

Face à un tel titre, il est donc évident que le comics se centre sur la résurrection d’Elektra, un personnage créé presque dix ans plus tôt et devenu alors un personnage important du comics Daredevil, dont Elektra Lives Again est dérivé. Dans les pages de Daredevil, Elektra, une ninja qui est devenue la partenaire sur le terrain et dans la garçonnière de Matt Murdock / Daredevil, a donc été assassinée. Le roman graphique change ici le statu quo, suivant Matt Murdock face à ce qui semble être un retour d’entre les morts d’Elektra après un rituel de l’organisation terroriste The Hood.

Cette histoire devenue culte sur la résurrection d’Elektra a notamment donné lieu à la résurrection du personnage à l’écran à deux reprises : tout d’abord dans le film Elektra de 2005 puis dans la mini-série The Defenders en 2017.


Les créateurs derrière Elektra Lives Again


Elektra Lives Again est écrit et dessiné par l’une des légendes vivantes du médium : Frank Miller.

Ce créateur américain a toujours été un fan de comics et il débute dans l’industrie déjà à 21 ans en travaillant pour le petit éditeur Western Publishing en 1978. Se faisant remarquer immédiatement, il écrira un comics pour DC Comics avant d’être engagé et de devenir l’un des auteurs montants chez Marvel Comics en 1979. A force de persuasion, Miller obtient le poste de dessinateur sur la série Daredevil, qui deviendra rapidement aussi l’auteur de la série sur laquelle il travaillera de 1979 à 1986, concluant avec l’arc narratif culte “Born Again”.

En parallèle de son travail sur Daredevil, Frank Miller écrit et dessine aussi d’autres oeuvres qui contribueront à lancer sa carrière et à l’asseoir comme l’un des plus grands talents, avec une mini-série Wolverine chez Marvel, mais aussi ses débuts chez DC Comics avec la mini-série Ronin, le roman graphique The Dark Knight Returns et l’arc narratif qui changea Batman à jamais, “Year One“. Son succès sur Daredevil lui permet aussi d’étendre l’histoire du personnage d’Elektra qu’il crée dans les pages du comics, en écrivant le roman graphique Daredevil: Love and War, la mini-série Elektra: Assassin et le roman graphique qui nous intéresse aujourd’hui, Elektra Lives Again.

Si la carrière de Frank Miller est déjà remplie de pépites au moment de la publication d’Elektra Lives Again, elle n’est pas prête de s’arrêter vu que l’auteur/artiste créera aussi le roman graphique suivant, Daredevil: The Man Without Fear. Chez DC Comics, il écrira plusieurs suites au roman graphique The Dark Knight Returns et sera aussi l’un des premiers à produire une mini-série sous le nouveau DC Black Label en 2019 avec Superman: Year One.

Miller sort aussi du carcan des éditeurs majeurs et établit une relation de longue durée avec Dark Horse Comics, chez qui il publiera notamment la série de romans graphiques Sin City et le roman graphique 300. Actuellement, Frank Miller a décidé de créer sa propre maison d’édition pour y inclure ses oeuvres et lancer d’autres artistes, Frank Miller Presents, active depuis 2022.

Il est aussi à noter que Frank Miller n’est pas le seul à être crédité comme créateur d’Elektra Lives Again. L’autre créatrice est Lynn Varley, qui a colorisé le roman graphique ainsi que beaucoup d’autres oeuvres de Miller telles que Ronin, The Dark Knight Returns et 300. Lynn Varley n’était autre que la femme de Frank Miller entre 1986 et 2005.


Le palmarès


Elektra Lives Again a remporté en 1991 l’Eisner Award du meilleur roman graphique, étant le titre qui revenait le plus dans les votes ouverts en l’absence de nominés. Cette même année, le comics valut à Frank Miller le prix du meilleur auteur/artiste.


Pourquoi Elektra Lives Again est-il un classique ?


Peut-être moins connu que la série Daredevil (et notamment l’arc narratif “Born Again”) dont le roman graphique est issu, Elektra Lives Again n’en reste pas moins un grand classique et l’une des démonstrations de ce que Frank Miller fait de mieux.

L’un des points majeurs de comics qui le rend si iconique est l’ambiguïté du scénario. Raconté à travers des pensées introspectives et des rêves, le lecteur se retrouve dans la même position que Matt Murdock, à ne plus savoir différencier le rêve de la réalité. Grand maitre du mystère, Frank Miller délivre une histoire complexe à l’issue de laquelle le flou règne toujours. Le récit nous plonge dans l’essence même de ce qui caractérise Frank Miller et qui a pu être aperçu sur d’autres oeuvres : le fait qu’un comics peut parler d’autre chose que de super-héros.

Elektra Lives Again est un récit cru et violent et plein d’émotions en même temps, mêlant amour et deuil, espoir et doute. A travers un storytelling désarticulé et des planches à l’agencement inhabituel pour les comic books de l’époque, le roman graphique emporte le lecteur dans une intrigue qui ne fait pas de pause et qui garde son mystère entier jusqu’aux derniers dessins.

Les dessins de Frank Miller dépeignent des visages bruts et marqués par la vie en directe opposition avec le côté sensuel voire sexy de certaines scènes à la limite de l’érotisme. La violence et le sang rencontrent l’émotion et la douceur, s’alternent et s’entremêlent. Les couleurs de Lynn Varley renforcent cette alternance de tons. Le lecteur voit se succéder des planches très colorées avec des dessins aux traits plus gras et aux couleurs monochromes, voyant juste le rouge ressortir et prouvant que le noir et blanc apporte parfois plus d’émotions. Le rouge attire le regard du lecteur comme Elektra éveille les sens de Daredevil, le rouge s’imprègne dans le récit comme le sang dans la neige. Elektra Lives Again est une obscure pépite dans le marché des comics et il vous faudra le lire et l’expérimenter pour vous faire votre propre avis : Elektra est-elle réellement revenue à la vie ?

Elektra renait à la vie (Giant-size) par Frank Miller (Panini Comics)

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