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Aujourd’hui, c’est un gros morceau qui nous attend dans la chronique Old But Gold. On se penche effectivement en ce mois de juin sur The Sandman, l’une des oeuvres les plus citées parmi les meilleures de tous les temps… rien que ça ! Mais de quoi s’agit-il exactement ?
The Sandman : de quoi parle-t-on ?
Certainement l’un des comics les plus marquants abordés cette saison, The Sandman est un comics qui débuta sa publication chez DC Comics en 1989. La série de comics, qui connut un grand succès dès son lancement, continua pendant pas moins de 75 numéros publiés jusqu’en 1996, et publiés sous le nouveau label Vertigo de DC à partir de 1993. Ce succès s’illustra aussi dans la quantité de rééditions de l’histoire, qui fut d’abord publiée dans un total de 10 tomes brochés à travers les années 1990 et dont le succès de ces collections sous forme de romans graphiques sous le label Vertigo contribua à l’émergence de ce nouveau format de rééditions.
The Sandman fut aussi collectée dans la gamme de luxe de DC Comics, DC Absolute, des rééditions en plus grand format, avec des couleurs retouchées et une couverture en simili-cuir. Le comics original bénéficia de 4 tomes Absolute, collectant l’intégralité de la série. The Sandman fut ensuite rééditée en 2013 en 2 tomes omnibus de plus de 1000 pages, en 10 nouveau tomes brochés (collectés comme les originaux) pour les 30 ans du comics en 2018, en 5 tomes reliés dits “deluxe” chez DC Comics en 2020 et enfin, plus récemment, 4 nouveaux tomes brochés publiés sous le nouveau DC Black Label, successeur de Vertigo.
En version française, les premières publications arrivent en 1997 seulement chez Le Téméraire, qui publia 4 tomes, couvrant l’équivalent des 3 premiers tomes en VO. Delcourt ont ensuite repris la license à partir de 2003 et publié les tomes suivants avant de céder la license à Panini Comics en 2006, qui continuèrent et rééditèrent tout la série. Depuis la cession de la license DC en 2012, c’est Urban Comics qui édite The Sandman. Le nouvel éditeur décida alors d’éditer en VF les versions Absolute du comics, qui virent le jour en 7 tomes intégrale entre 2012 et 2016.
Le comics suit de manière quasi-anthologique les aventures de Dream, l’un des sept Endless, plus précisément celui qui contrôle le Royaume des Rêves. A travers plusieurs histoires au look et aux récits aussi différents les uns que les autres, The Sandman crée un univers qui s’étendra bien au-delà du comics, bénéficiant d’un préquelle The Sandman: Overture et d’une anthologie sur les Endless, The Sandman: Endless Nights, ainsi que de multiples spin-offs incluant Death, The Dreaming, Lucifer et Dead Boy Detectives.
La série originale a récemment été adaptée (une saison pour le moment) sur la plateforme de streaming Netflix dans une série éponyme, qui s’est récemment étendue avec le spin-off Dead Boy Detectives. L’univers de The Sandman a aussi donné lieu à l’adaptation du personnage de Lucifer Morningstar dans sa propre série, Lucifer, sur la FOX et puis Netflix.
Les créateurs derrière The Sandman
La série The Sandman compte à l’origine trois personnes créditées comme créateurs du comics et cela inclut les deux dessinateurs qui travaillaient sur le comics à son lancement, Sam Kieth (qui créera aussi le comics The Maxx par la suite) et Mike Dringenberg (principalement connu pour cela). Si Kieth quitta rapidement la série, Dringenberg dessina plusieurs numéros de manière erratique. La série, nécessitant énormément de détails, est en effet devenue réputée pour l’alternance de ses dessinateurs, ayant vu passer des noms tels que Chris Bachalo, Coleen Doran, Matt Wagner, Jill Thompson, P. Craig Russell ou encore Mike Allred.
Toutefois, s’il y a bien un créateur de The Sandman qui est resté dans les annales, c’est son scénariste Neil Gaiman. Débutant dans le journalisme et la critique de livres dans son Angleterre natale dans le but de créer des contacts et de pouvoir publier ses propres oeuvres par la suite, il tombera amoureux du médium du comic book en découvrant le Swamp Thing d’Alan Moore, un de ses compatriotes.
Neil Gaiman se liera finalement d’amitié avec Moore, qui lui apprendra à écrire des scripts de comics et le parrainera pour reprendre le comics Miracleman d’Eclipse Comics après le départ de Moore. Gaiman fait aussi ses gammes dans les années 1980 en publiant des romans graphiques indépendants avec son collaborateur préféré au dessin, l’artiste Dave McKean, parmi lesquels Violent Cases et le roman graphique primé Signal to Noise. Gaiman se fait alors repérer par DC Comics, qui lui offrent la possibilité d’écrire sa propre mini-série, Black Orchid, à nouveau avec McKean au dessin, avant de pouvoir revisiter un ancien personnage de DC, qui tournera en une totale création de sa part, The Sandman.
Sur The Sandman, Gaiman collabore avec plusieurs dessinateurs tout en ayant toujours recours à Dave McKean, qui concevra les couvertures de l’intégralité de la série dans son style particulier. Gaiman a écrit lui-même les 75 numéros de la série ainsi que ses multiples spin-offs et séries pendant trois décennies avant de superviser le lancement du sous-label Sandman Universe chez DC Comics (DC Black Label). Après la publication de la série originale The Sandman, Neil Gaiman diversifia aussi les éditeurs avec lesquels il travailla, concevant notamment des séries Marvel 1602 et Eternals chez Marvel et adaptant en romans graphiques certains de ses romans chez Dark Horse Comics, en collaboration avec l’artiste Coleen Goran.
Car oui, Neil Gaiman est aussi romancier, une carrière qu’il a mené en parallèle de ses créations dans l’industrie du comic book. Bon nombre de ses romans ont d’ailleurs déjà été adaptés en films ou en séries, parmi lesquels Good Omens, Stardust, American Gods et Coraline. Du côté audiovisuel, Gaiman a aussi participé à l’écriture de scénarios, notamment le film Beowulf et la récente série The Sandman, dont il est le showrunner.
Le palmarès
La série The Sandman, à elle seule, a été récompensée par pas moins de 13 Eisner Awards. En 1991, The Sandman obtint l’Eisner Award de la meilleure suite de série face à Cerebus de Dave Sim et Gerhard, Yummy Fur de Chester Brown, Zot! de Scott McCloud, Miracleman d’Alan Moore et Eightball de Dan Clowes, abordé plus tôt dans cette même chronique. The Sandman remportera ce même prix lors des deux éditions suivantes, en 1992 face à Cerebus, Yummy Fur, Doom Patrol de Grant Morrison et Richard Case, Flaming Carrot de Bob Burden, Groo the Wanderer de Mark Evanier et Sergio Aragones, Incredible Hulk de Peter David et Dale Keown, Love and Rockets de Jaime et Gilbert Hernandez, et son propre Miracleman avec Mark Buckingham, puis en 1993 devant Cerebus, Love and Rockets, Shade: The Changing Man de Peter Milligan, Real Stuff de Dennis Eichhorn, Hellblazer de Garth Ennis et Hate de Peter Bagge (discuté plus tôt cette saison dans la chronique). A ce jour, The Sandman est la seule série de comics à avoir remporté le titre trois années consécutives avec le Saga de Brian K. Vaughan et Fiona Staples.
En parlant de record, The Sandman a aussi valu à Neil Gaiman d’être élu meilleur auteur aux Eisner Awards entre 1991 et 1994, étant le seul auteur à ce jour à avoir remporté le sésame pendant quatre années consécutives. Le comics a aussi valu à P. Craig Russell (1994) et Charles Vess (1997) d’être élus meilleur dessinateur et à Todd Klein d’être élu meilleur lettreur à trois reprises en 1994, 1995 et 1997.
A côté des Eisners, The Sandman a aussi obtenu le prix de la meilleure suite de série ou mini-série aux Harvey Awards 1993, recevant le sésame au détriment de Love and Rockets, Eightball, Hate, Invisible People de Will Eisner et Cages de son ami Dave McKean. Neil Gaiman au aussi reçu les Harvey Awards comme meilleur auteur grâce à The Sandman en 1991 et 1992 et Todd Klein a reçu le prix du meilleur lettreur en 1992, 1993 et 1995.
Pourquoi The Sandman est un classique ?
Si la série The Sandman a reçu tant de prix, ce n’est pas sans raison. En réalité, si on regarde les prix dont le comics a été lauréat, ce qui frappe n’est pas seulement la quantité mais aussi la diversité : The Sandman brille en effet dans tous les aspects de son oeuvre.
The Sandman est l’un des rares, si pas le seul comics à mélanger les genres comme il le fait. Etant publié comme une anthologie sans l’être réellement, le comics raconte des histoires individuelles ou des arcs narratifs qui peuvent paraitre indépendants mais qui tissent une histoire globale en suivant un personnage commun à ces récits : Dream. Ce format permettait ainsi au comics d’alterner les genres, passant du fantastique à l’horreur en passant par des récits humoristiques, voire de combiner tous ceux-ci en même temps. The Sandman est plus généralement caractérisé comme de la dark fantasy mais inclut aussi des éléments empruntés à l’epic fantasy, l’urban fantasty ainsi que des faits historiques réels et des personnages issus de l’univers super-héroïque de DC Comics.
Le comics est fait de telle sorte que chaque histoire pourrait être lue individuellement sans créer des problèmes d’incompréhension, et c’est aussi dans ce cadre que les artistes s’alternent et mettent chacun leur patte durant toute la durée de la série. A travers ces multiples artistes passés par la série, The Sandman a toutefois gagné une réputation d’inclure certains des meilleurs dessins de l’industrie de manière globale. Ainsi, malgré quantité d’artistes différents, la qualité était toujours présente, ce qui est un exploit pour une série de 75 numéros.
Au final, The Sandman ne brille pas juste grâce à son scénario venu d’ailleurs et des magnifiques dessins (que ce soit l’intérieur ou les couvertures de Dave McKean) mais aussi pour les messages qui transpirent de l’oeuvre. The Sandman est une histoire sur les rêves et cauchemars de tout un chacun qui, à travers des récits fantastiques, va amener des leçons et morales sur divers sujets tels que la mort, la raison d’être dans la vie ou la quête de pouvoir. Le comics, tout comme l’oeuvre de Neil Gaiman, est aussi réputé pour la diversité de ses personnages, reflétant les diverses cultures, ethnicités et orientations sexuelles à l’instar de la vraie vie.
Cependant, The Sandman n’est pas une oeuvre à découvrir en lisant Old But Gold mais bien en l’expérimentant par soi-même. C’est pour cela que nous vous conseillons absolument de la lire ! Retrouvez ci-dessous les différents tomes publiés chez Urban Comics.
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