La recommandation de Timo
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The Dark Side est de retour pour une cinquième saison ! Pour ce premier numéro de la saison, on s’attaque à du très, très, très lourd vu qu’on va parler du Joker. Bienvenue dans ce numéro de The Dark Side sur le super-vilain le plus populaire de DC Comics.
Qui est le Joker ?
Typiquement considéré comme le pire ennemi du super-héros Batman, le Joker apparait dès le Batman #1 de DC Comics en 1940, alors créé par Bill Finger, Bob Kane et Jerry Robinson. Au départ créé comme un méchant lambda, le personnage gagnera en complexité au fil des ans et s’imposera comme l’un des plus importants de DC Comics, voire même du paysage des comics à travers ses presque 85 ans d’existence.
Le personnage, dont l’identité est toujours réellement inconnue et dont les origines ont été revues ou explorées à de nombreuses reprises, est notamment connu pour son apparence bien distincte. Souvent associé à des vêtements mauves, des cheveux verts et une peau pâle quasiment blanche, le Joker est aussi évidemment connu pour son visage défiguré par un énorme sourire figé. Parfois surnommé le Clown Prince du Crime, le Joker, selon plusieurs origines, aurait obtenu cette apparence en étant exposé à des agents chimiques extrêmement corrosifs.
Au coeur de plusieurs arcs narratifs souvent devenus cultes de Batman, comme “A Death in the Family”, “Death of the Family”, “Endgame” ou plus récemment “Joker War”, le Joker a aussi vu son histoire être approfondie à travers des récits solo comme la mini-série Batman: Three Jokers et le cultissime Batman: The Killing Joke, abordé la saison dernière dans la chronique Old But Gold.
Au fil du temps, le personnage est tout bonnement devenu le pire ennemi et l’opposé du super-héros Batman, apparaissant régulièrement à travers les comics du Chevalier Noir mais faisant aussi l’objet de plusieurs histoires dans des réalités alternatives comme The Batman Who Laughs et Batman: White Knight.
Indéniablement le plus grand vilain de la galerie de Batman, le Joker a déjà été adapté à de nombreuses reprises, dans des jeux vidéos ou dans des adaptations animées (avec notamment la voix iconique de Mark Hamill), mais aussi par plusieurs acteurs à l’écran. Cesar Romero fut l’un des premiers à camper le personnage dans le Batman de 1966 avant de voir d’autres acteurs de renom incarner le Clown Prince du Crime, dont Jack Nicholson dans les films de Tim Burton à partir de 1989, Heath Ledger dans The Dark Knight, Cameron Monaghan dans la série Gotham, Jared Leto dans Suicide Squad ou, plus récemment, Joaquin Phoenix, récompensé d’un Oscar pour son interprétation dans le film Joker, dont la suite sort le mois prochain. Ces interprétations ont toutes amené une interprétation différente et un approfondissement de certains aspects du personnage.
En quoi le Joker est-il un vilain ?
Le Joker est souvent dépeint comme un psychopathe et un criminel. Il est l’un des ennemis de Batman qui a le plus perduré dans le temps, devenant de plus en plus cruel et sadique à partir des années 1970. Il a tué de nombreux innocents avec une cruauté sans nom, parfois même pour alimenter son ego démesuré.
Le Joker est quelqu’un d’obsessionnel, ayant une véritable obsession pour Batman. Cette obsession malsaine a trouvé bon nombre de raisons au fil des ans, à croire que lui-même ne sait pas réellement pourquoi il est tant obsédé par le Chevalier Noir. Celle-ci a commencé à aller trop loin, débutant des crimes sur les proches de Batman plutôt que de “simples” innocents sans lien avec lui à partir des années 1980. Les deux plus grands crimes de cette époque furent certainement dans l’arc narratif “A Death in the Family“, dans lequel le Joker assassine le jeune Robin (Jason Todd) à coups de pied de biche à répétition, et le one-shot Batman: The Killing Joke, dans lequel il humilie Barbara Gordon (secrètement Batgirl) en la déshabillant et en lui tirant une balle dans la colonne vertébrale, lui privant de l’usage de ses jambes.
Le Joker a tenté à plusieurs reprises d’atteindre personnellement Batman et a cherché de nombreuses fois à pousser Batman ou l’un de ses alliés à ne pas respecter leur règle de ne pas tuer les criminels, poussant notamment Nightwing à le battre à mort, avant que Batman ne le sauve pour empêcher son protégé de devenir un meurtrier.
Le Joker joue avec l’esprit des gens en les poussant à bout et en élaborant des plans extrêmement élaborés. Il regorge d’inventivité et est craint par tout le monde pour son imprévisibilité. Batman apparait même parfois comme résigné sur le fait de s’en débarrasser un jour, le Joker échappant régulièrement à la mort et à la justice. C’est notamment en cela que le Joker est l’ennemi ultime de Batman, le poussant dans ses retranchements et l’amenant à questionner ses valeurs constamment. Le criminel se délecte tout simplement des dissensions qu’il provoque au sein de la Bat-Family.
Le Joker est au final un parasite sans émotions, cruel et sadique qui aime à garder ses origines complètement floues – même si Batman dit connaitre son identité. Jouant sur son imprévisibilité, le Joker aura même été jusqu’à collaborer avec deux autres Jokers pour semer le trouble ou à arracher son propre visage pour être méconnaissable.
En quoi le Joker n’est-il peut-être pas un vilain ?
Si le Joker agit comme cela, c’est aussi parce qu’il est malade. Disons ici “aussi” car cela n’excuse certainement pas tout mais il est toutefois bon de se rappeler que le Joker est cliniquement fou, ce qui explique son incarcération répétée à l’Asile d’Arkham plutôt qu’en prison. Le Joker est un psychopathe au sens clinique, même s’il arrive de le voir ressentir des émotions et qu’il apparait comme conscient du mal qu’il fait aux autres. Malgré tout, celui-ci possède un esprit atypique avec une vision de la réalité déformée par sa pathologie.
Il y a même fort à penser que l’esprit du Joker pourrait être brillant si celui-ci n’était pas fou. Son intelligence hors normes rivalise avec celle de Batman, comme on peut l’apercevoir à travers les plans farfelus conçus par ses soins. Dans le film Joker, on apprend notamment que le personnage (Arthur Fleck dans le film) est lui aussi atteint d’une pathologie, ce qui le rend étonnamment attachant. Que se passerait-il si le Joker venait à être guéri de sa pathologie ?
Cela tombe bien car les comics ont la réponse à cette question, ayant exploré ce scénario dans l’univers de la série Batman: White Knight. Dans ce comics de Sean Murphy, le Joker se retrouve soigné après une altercation avec Batman, qui lui fait engloutir des pilules inconnues, et sort complètement sain d’esprit d’Arkham. On apprend que son vrai nom est Jack Napier et que celui-ci est loin d’être un homme lambda, étant même très intelligent. Dans cette réalité, Jack Napier devient rapidement le nouveau maire de Gotham City et souligne l’illégalité dans laquelle Batman agit. La situation s’inverse ainsi alors que Jack devient le héros de la ville et que Batman est pourchassé par la justice.
Si l’obsession pour Batman subsiste, Jack cherche sincèrement à aider la police mais son état revient progressivement à la personne qu’il était avant, les médicaments ne faisant plus effet. Avant de redevenir le Joker pour de bon, Jack Napier exprime des remords et confesse ses crimes, collaborant avec la police pour être emmené en cellule.
Cette histoire nous donne un aperçu de ce que pourrait être le Joker s’il n’était pas malade et celui-ci pourrait très bien agir pour les forces du bien. Malheureusement, l’état du Joker semble être incurable et il est vraisemblablement destiné à rester l’un des super-vilains les plus dangereux de Gotham.
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